jeudi 10 décembre 2015

THE BOOK OF IVY - Tome 2 : The revolution of Ivy

Amy Engel
Les éditions Lumen - 2015
322 pages

Synopsis :
Née pour trahir et faite pour tuer... sera-t-elle à la hauteur ? J'ai tout perdu. Mon foyer. Ma famille. L'homme que j'aime. Ce serait si facile de capituler, de fermer les yeux et d'attendre que la faim et la soif et raison de moi. Ou bien qu'une bête sauvage me trouve. Ou même un autre survivant... Mais je refuse d'abandonner. J'en ai terminé avec la lâcheté. Il est temps pour moi d'agir, enfin. Bishop me l'avait bien dit, cet univers hostile ne pardonne pas la moindre erreur. Et au-delà e la barrière, c'est encore pire. L'hiver approche, et si je veux survivre, il va me falloir trouver de l'eau, des vivres, un abri. D'autres condamnés avec lesquels m'allier. Mais surtout, je vais devoir faire un choix : dois-je oublier ma vie d'avant, me venger de ceux qui m'ont trahie... ou mener, purement et simplement, la révolution ? Car je ne suis plus une Westfall, ni une Lattimer. Simplement Ivy. Et je suis enfin libre.

« Les larmes dévalent mes joues et leur sel me pique les lèvres. Je cède et m’autorise à pleurer. Pour tout ce que j’ai perdu, par peur de ce qui m’attend. Je pleure la fille que j’ai été, l’épouse que je n’ai jamais voulu être, la tueuse que j’ai refusé de devenir, la traîtresse que j’ai prétendu être. Je ne suis aucune d’entre elles à présent. Je relève la tête et m’essuie les yeux. Fille. Epouse. Tueuse. Traîtresse. Ce sont toutes d’anciennes versions de moi. A partir de maintenant, je deviens une survivante. Je respire un grand coup et je lâche la barrière ».

Après la fin palpitante et angoissante concernant le sort d’Ivy dans le 1er tome, c’est avec délice que je me suis replongée dans la suite de ses aventures et de sa survie de l’autre côté de la barrière de Westfall. The revolution of Ivy m’a beaucoup plu ! Les pages se sont enchaînées très rapidement tellement la lecture était addictive. Par contre, ce n’est pas un coup de cœur pour moi car il m’a manqué certains éléments (qui m’ont parfois un peu frustrée). Néanmoins, cela reste vraiment une excellent dystopie young adult !

Ce que j’ai aimé dans ce livre :
1#-Le monde derrière les barrières de Westfall : En effet, cet espace incertain tellement décrié et craint dans le 1er tome donnait vraiment envie aux lecteurs de le découvrir. Finalement, à la fin du livre, on se demande bien si la vie à l’intérieur des murs de Westfall est si bien que cela…

2#-Mark Laird : Et oui, avec la sœur d’Ivy, celui-ci constitue l’un des deux plus beaux psychopathes de cette histoire (la mère de Bishop n’est qu’un lointain souvenir…) ! Evidemment, je ne cautionne pas du tout ses actes mais ce qui m’a plu, en fait, c’est de voir la pauvre Ivy (une vraie bécasse, parfois), passer un marché avec lui, pour garder le silence (mauvais choix, Ivy !), tout comme le marchandage qu’elle fait avec sa sœur….Pauvre petite Ivy….Tu croyais vraiment que laisser ces deux fous en vie allait te simplifier ton existence et qu’à un moment où à un autre, cela n’allait pas se retourner contre toi ?????? Ce que j’aime dans les livres, c’est quand on anticipe la réaction de certains personnages….Il fallait vraiment être stupide (comme Ivy) pour croire que tout allait s’arranger….Le coup de la frangine a été le pompon !….Ivy a fait tellement de mauvais choix au cours de ce livre….En même temps, cela peut se comprendre quand on sait qu’elle a grandit sans libre arbitre, toujours à exécuter les volontés de son père, fou de vengeance et de rancoeur et de sa sœur, folle de pouvoir et de puissance….Alors une fois libre de ses choix, il ne faut pas s’étonner qu’elle fasse de grosses erreurs de jugement qui auraient pu être fatales pour les personnes qui comptent vraiment pour elle et qui ressentent de l’amour ou de l’affection à son égard (contrairement à sa propre famille) !

3#-Caleb et Ashley : Deux nouveaux personnages fort sympathiques qui arrivent dans ce 2ème tome et qui sont extrêmement attachants ! J’aurais espéré - souhaité - voir peut-être une once de romance entre Ivy et Caleb mais finalement, ce qui se passe dans le livre n’est pas plus mal (et certainement plus sain que ce que je souhaitais….En plus, je suis paradoxale car il faut l’avouer, les triangles amoureux, c’est pas mon truc)….Vous allez rire, mais vu que Caleb ne se séparait pas de sa fameuse arbalète durant tout le livre (cela lui a bien servit à la fin, d’ailleurs….), évidemment, du coup, devinez qui j’avais en tête pour illustrer physiquement ce personnage sauvage et brut de décoffrage ? Ah ah ! Daryl Dixon, évidemment ! (même si Caleb a 20 ans de moins que Daryl…). Vu que The Revolution of Ivy date de 2015 également aux Etats-Unis, je ne serais pas surprise qu’Amy Engel se soit inspirée du fameux héros de la série The Walking Dead pour faire son personnage…..Une arbalète….Non mais franchement ? La coïncidence n’est pas un peu trop grosse ?.....Quant à Ashley, la sœur de Caleb, celle-ci m’a aussi énormément plue ! C’est un personnage intègre, honnête et aimant….D’ailleurs, à certains moment de l’histoire, j’ai claqué des fesses pour elle car je me suis demandée si l’auteure n’allait pas nous la faire tuer, juste par pur sadisme et histoire de mettre un petit côté encore plus dramatique au récit !!!!

4#-La remarquable description de l’auteure pour certains sentiments ressentis : Je m’explique : Même si je déplore certains passages (voir plus bas), il y a quand même certaines phrases, certaines pensées d’Ivy qui sont vraies et qui nous poussent à souffrir pour elle. En ce sens, Amy Engel a fait du bon boulot. (même s’il y a certains bémols au cours du livre). J’ai tout particulièrement apprécié la manière dont Ivy décrit ses réveils loin des siens (et de Bishop), son dur retour à la réalité…..La souffrance psychologique est palpable et l’exemple décrit par la jeune fille est poignant. Toutes les personnes ayant vécu un drame connaissent ce moment, lors du réveil, quand on est si bien dans le sommeil et quand enfin on réalise l’horreur de la réalité qui ne nous lâchera pas de la journée…..Et dans les bois, pas d’antidépresseurs ou de somnifères ! Il faut vivre avec cela, Ivy……

« Et tous les matins, lorsque je me rappelle où je suis, la souffrance éclate comme si je venais de recevoir un coup de poing en plein cœur. Quand j’étais petite, notre voisine a perdu son fils de six ans. Il a été emporté par la grippe lors d’un mois de janvier particulièrement rude. Tous les matins de cet hiver au ciel bleu glacé, encore au lit, je l’entendais hurler son chagrin. Chaque lever de soleil rouvrait sa blessure. A présent, je comprends : le sommeil permet d’oublier, mais la douleur se réveille à l’aube, insoutenable, car pendant un bref instant, on ne se rappelle pas qu’on a souffert. Et qu’y a-t-il de plus cruel que de devoir subir un tel supplice jour après jour, sans fin ? »

5#-La relation mouvementée entre Ivy et Bishop : Ivy est une vraie fille et en tant que tel, c’est une vraie chieuse qui fait tourner en bourrique son amoureux. Elle a vraiment de la chance que celui-ci soit totalement accroc car plus d’un se serait lassé de ses multiples accès d’humeur et retournement de situation. Même si j’ai souvent été agacée par le comportement de notre héroïne, qui parfois méritait vraiment des baffes (et le pire, dans l’histoire, c’est qu’elle reconnaissait régulièrement qu’elle agissait comme une vraie teigne ! mais cela ne m’empêchait pas de continuer, remarquez….). Du coup, bah j’ai adoré le comportement toujours stoïque et calme de Bishop. Ce garçon est en or ! L’homme idéal !

« -Alors pourquoi es-tu venu ? Qu’est-ce que tu veux de moi ? Je me montre complètement injuste. J’espère peut-être le pousser à se mettre en colère, ce qui me permettrait de ne pas avoir à affronter de sentiments encore plus dangereux.
-Ce que je veux de toi ? répète Bishop comme si j’avais perdu l’esprit.
-Oui. Qu’est-ce que tu veux ? Je me rends compte que c’est une question à laquelle j’attends une réponse depuis notre rencontre. La Ivy soupçonneuse, fabriquée et nourrie par mon père, ne parvient toujours pas à croire que Bishop ne possède pas de plan caché, même s’il m’a prouvé le contraire à plusieurs reprises. Personne ne recherche ma présence seulement pour le plaisir de ma compagnie ».

Ce que je n’ai pas aimé dans ce livre :
1#-Ah, ce foutu karma ! Certains passages ont été très frustrants ! Ivy se retient souvent de faire certaines actions, qui finalement lui reviennent plus tard en pleine tronche comme un boomerang plein de caca…..Quand cela ne la concerne que elle-même, c’est un moindre mal, on se dit « bien fait pour toi, tu l’as pas volé ! », mais quand d’autres personnes sont impliquées et souffrent à sa place, c’est ballot !

2#-Quelques exagérations et incohérence dans la survie d’Ivy : Je trouve que l’auteure, Amy Engel a été très légère au début de ce tome au niveau du réalisme de certaines scènes……Le moment où elle attrape un lézard pour le dévorer vivant…..Je veux bien, mais étant moi-même une grande « attrapeuse » de lézards, et ceci, depuis ma plus tendre enfance, je vais vous dire ce qui se passe quand on coince un lézard (qui est un animal très rapide, soit dit en passant….), et bien sa queue se détache et lui, il en profite pour filer ! (encore une fois vérifié avec témoins pas plus tard que cet été, quand j’ai attrapé un lézard pour montrer à mes enfants cette merveille/bizarrerie de la nature…). Du coup, pour moi, ce passage est totalement surréaliste et on voit bien que l’auteure n’a jamais attrapé de lézard. Ensuite, toujours avec ce lézard, il y a le fait qu’elle le dévore cru….Après quelques jours d’errance, elle en est déjà là ?.....Allons bon ! Ivy, tu n’avais pas des fruits, des baies à croquer plutôt que de bouffer d’emblée un animal cru ?......Autre incohérence concernant les attaques qu’elle subit au début du livre : Le chacal qui la mord, le fameux Mark qui revient à la charge….Ivy est gravement blessée, mais c’est pas grave, pas de septicémie, pas d’infection…..Cette fille est mal en point, sous alimentée en mode « survival » mais ses graves blessures ne la mettent pas en plus grand danger sanitaire que cela….Idem pour les ampoules qu’elle a aux pieds qui ne l’empêchent pas de faire des kilomètres…..Bref, tous ces détails me font frémir tellement je trouve cela incohérent ! Après, je veux bien que ce livre soit surtout destiné à un public d’ados qui n’a peut-être pas trop vécu d’expérience dans la nature, surtout s’ils sont constamment scotchés à « leur cerveau bis très smart » et vivent en milieu urbain…..mais quand même……Amy Engel a été un peu légère à ce niveau là……


« Je le tiens dans mon poing et il m’observe de ses petits yeux noirs et ternes. Je ramasse un caillou pour l’écraser, sans tenir compte de la bile qui cherche à remonter dans ma gorge. Je mange avec application, m’autorisant ni à réfléchir, ni à m’attarder sur le goût métallique qui emplit ma bouche ».

3#-Pas de scène olé olé : Bon, oui, vous allez penser que je suis une obsédée mais je déplore qu’il n’y ait pas plus de descriptions sur la relation entre Bishop et Ivy….Après, dans la mesure où ce livre vise d’abord des ados, cela n’est finalement pas si surprenant que cela (encore que….Les ados de maintenant sont certainement plus au courant de la sexualité que quand j’avais leur âge, dans les années 90….) mais je trouve cela dommage que l’auteure n’ait pas un peu plus pimenté son récit ! L’histoire d’amour, la montée du désir entre Bishop et Ivy sont trop passées en vitesse….

Attention spoilers ! Cliquez sur le mulot et passez le texte en surbrillance !
4#-La mort des pères : Scène un peu trop exagérée, un peu trop simpliste, un peu trop too much, tout simplement ! Ce n’est pas leurs morts respectives qui m’ont choquée, mais c’est la manière plutôt rapide que cela a été fait et surtout le peu d’émotion ressenti par leurs proches (ou alors, je suis passée à côté, mais je trouve qu’ils n’en ont finalement pas fait tout un plat….Pourtant, le père de Bishop s’est fait exploser la tête par le père d’Ivy et le père d’Ivy s’est reçu la flèche d’arbalète de Caleb, c’est pas rien !)…..Après, les cadavres ne sont même pas encore froids que la population demande ce qui va se passer, qui va gouverner etc….Allez, circulez, y’a rien à voir ! M. Wesftall et M. Lattimer, vous pouvez pourrir sur place, on s’en fout !.....Et bien moi, je trouve ce traitement de la situation bien trop légère…..Je n’ai pas aimé !

Pour conclure, j’attendais beaucoup de ce 2ème tome des aventures d’Ivy. Et je n’ai pas été déçue ! J’ai passé un très bon moment de lecture, surtout que le style d’écriture de l’auteure, Amy Engel, est particulièrement soigné et que j’avais presque l’impression de regarder un film en lisant ce livre. Néanmoins, ce n’est pas un coup de cœur car certains éléments ont été survolés et d’autres peu développés – Mais c’est le genre dystopie Young adult qui veut ça ! Cela dit  The book of Ivy  et  The revolution of Ivy  restent une très belle saga en 2 tomes seulement ! La boucle est bouclée et au moins, l’auteure ne fait pas traîner son histoire en longueur pour sortir un 3ème tome qui aurait été plutôt inutile et uniquement à but mercantile ! Je pense que je garderai longtemps cette histoire en tête et j’espère que l’auteure sortira bientôt d’autres livres  ! Vive Ivy et Bishop et vive l’océan ! ;-)



Ma note : 18,50/20

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