mercredi 16 novembre 2016

CHARLEY DAVIDSON - Tome 9 : Neuf tombes et des poussières





Darynda Jones
Les Editions Milady (2016)
Sortie originale 2016
475 pages

Synopsis :
Mon nom ? Janey Deux. En fait, pas vraiment, mais comme je ne m'en souviens pas... Oh, et je peux voir les morts. Plus bizarre encore, tous ceux qui m'entourent depuis que je me suis réveillée sans mémoire semblent me cacher des choses. Heureusement, parmi eux il y a ce cuisinier hyper sexy qui me fait craquer même si je sais qu'il ment comme il respire. Alors il a intérêt à bien se tenir, parce que je suis décidée à découvrir la vérité, et tant pis pour lui s'il se met en travers de ma route !




La saga Charley Davidson est une valeur sûre en matière d’Urban Fantasy. Ce 9ème ne déroge pas à la règle même s’il est un peu différent des autres puisque notre héroïne nous revient « reformatée » suite au choc psychologique qu’elle a subit à la fin du 8ème tome.

Cela dit, même sous une nouvelle identité, puisque frappée d’amnésie et projetée à l’autre bout du pays (elle est passée d’Albuquerque, au Nouveau-Mexique à Sleepy Hollow, petite ville de l’Etat de New York en un claquement de doigt), Charley, qui se fait dorénavant appeler Janey, continue à nous faire passer un excellent moment de lecture en sa compagnie car sa personnalité reste toujours la même ainsi que – pour notre plaisir de lecteur - sa capacité à boire des litres de café et sa propension à se créer des ennuis et se retrouver dans tous les coups foireux alentours, et cela bien malgré elle….



Ce tome est, certes, un peu déconcertant puisque nous redémarrons en quelque sorte à zéro en même temps que notre jolie brune qui a tout à découvrir sous sa nouvelle identité. Et si elle a oublié qui elle était, elle continue néanmoins à voir les morts et – à sa grande surprise – à leur servir de portail pour l’au-delà. 

A Sleepy Hollow, elle va néanmoins pouvoir compter sur ses « nouveaux » amis, dont, entre autres, un certain Reyes au charme ravageur et à l’aura très « sombre » ainsi que la pétillante Cookie qu’elle a rencontré après avoir été embauchée comme serveuse dans le café de Dixie…. 

Ce que j’ai aimé dans ce livre :
1#-Un coup de fouet dans la romance entre Charley et Reyes : Mine de rien, cette pirouette scénaristique décidée par l’auteure américaine Darynda Jones est très intéressante car elle permet de redémarrer à zéro l’histoire d’amour entre Charley/Janey et Reyes ….Si vous pensiez que leur romance était devenue plan-plan depuis quelques tomes (puisqu’ils étaient un couple établi et avaient même une petite fille ensemble), vous allez retrouver dans Neuf tomes et des poussières un sublime jeu de séduction qui va vous ravir ! Certaines scènes ont été d’un romantisme absolu (par exemple le « je t’aime depuis mille ans ») et je ne vous parle pas des scènes sensuelles…Ouh la la ! Muy Caliente !….Et ce qui m’a le plus plu, en fait, c’est que malgré toutes les femmes qui tournent autour du beau brun ténébreux (comme toujours !), celui-ci n’a d’yeux que pour notre héroïne ! Et oui !!!!! Elle en a de la chance, n’est-ce pas !!!!



«Il y a un peu plus d’un mois, je m’étais réveillée dans une allée trempée jusqu’à l’os à cause de la pluie glaciale qui me bombardait, sans aucun souvenir de qui j’étais. Ni d’où je me trouvais. Ni du jour qu’il était. Je n’avais rien d’autre sur moi que les habits que je portais, un diamant gros comme une maison à l’annulaire et une migraine aveuglante. La migraine était partie assez rapidement. Heureusement, ce ne fut pas le cas des habits et de la bague. Mais si j’étais mariée, où se trouvait mon mari ? Pourquoi n’était-il pas venu me chercher ? »

«Aussi pathétique que cela pouvait paraître, je cherchais un homme grand, ténébreux et dangereux. Une autre force féroce et sauvage. Il venait tous les jours pour le petit déjeuner et le déjeuner. Et, visiblement, pour le dîner également. Chaque fois que je venais au café le soir – parce que je n’avais pas de vie –, il était là également. Un vrai habitué qui prenait trois repas par jour. On avait plusieurs habitués qui venaient pour les trois repas, à vrai dire, et il y en avait plusieurs très séduisants, mais celui qui me fichait une trouille bleue tout en me faisant saliver s’appelait Reyes Farrow. Je ne le savais que parce que Cookie avait passé sa carte dans la machine une fois et que j’avais jeté un coup d’œil au nom qui s’y trouvait. Là où d’autres transpiraient l’agressivité, la tromperie et l’insécurité, il dégoulinait littéralement de confiance, de sexe et de pouvoir. Surtout de sexe ».

2#-L’humour : Que ce soit les vannes, l’auto-dérision, le sarcasme ou les références à notre culture pop, je me suis régalée à la lecture de ce tome ! Même amnésique, Charley/Janey ne perd rien de son humour et ne rate pas une occasion de sortir de bonnes petites répliques bien senties ! Il faut dire que ce tome contient énormément de personnages secondaires, autant dans les « méchants » que dans les « gentils » qui gravitent autour de l’héroïne. Du coup, celle-ci ne sait plus où donner de la tête entre ses nouvelles connaissances et ses amis « oubliés » qui sont venus à Sleepy Hollow pour garder un œil sur elle….Et chacun en prend pour son grade avec ses petites vannes ! 


«J’ai regardé un programme sur les zombies hier soir, et ce soir je vais en regarder un sur cette blonde qui contrôle des dragons. Et il y a ce petit type sexy qui est bourré tout le temps ».

«Déni, colère, marchandage, dépression, acceptation… Les cinq stades du réveil. AUTOCOLLANT DE VOITURE ».

«Je vois des gens morts. Non, attendez, ce n’est pas ça. Je vois des gens dont je souhaite la mort. E-CARD ».

3#-L’amitié entre Janey et Cookie : Lorsque Charley/Janey va commencer à travailler comme serveuse dans le café de sa nouvelle patronne Dixie, elle va rapidement faire la connaissance d’une autre employée qui va être embauchée peu après elle et qui va devenir tout naturellement sa « meilleure » amie : Cookie. Charley/Janey va également rencontrer le mari de Cookie, Robert.  Alors évidemment, ces deux-là ainsi que tous les autres proches de Charley qui évoluent incognito à Sleepy Hollow savent bien qui elle est, mais ils ont reçu la consigne de Reyes de ne rien dévoiler à la jeune femme. D’ailleurs celui-ci saura rappeler à l’ordre ceux qui voudraient passer outre ses ordres…..Mais pour revenir à Cookie, celle-ci est toujours aussi drôle et pétillante (sa fille n’est pas à Sleepy Hollow, par contre), et elle va être d’un précieux soutien pour Charley/Janey….Ces deux-là forment un vrai duo comique – bien souvent aux détriments de Cookie la gaffeuse, par contre ! Et comme Charley, avec ses « supers pouvoirs » arrivent à détecter quand quelqu’un lui ment et que par définition, tous ses amis sont à ses côtés sous une « fausse identité » vous comprendrez que nous aurons droit dans ce tome à un certain nombre de situations ubuesques ! 

«Robert, ou Bobert comme j’aimais le surnommer, mais c’était la faute de Cookie, avait un regard chaleureux et un charmant sourire moustachu. Il semblait m’apprécier au moins autant que Cookie. Ils m’invitaient sans arrêt à manger ou à aller au cinéma. Au début, j’avais trouvé leur enthousiasme un peu effrayant. Mais, une fois que j’avais appris à les connaître – et que j’avais compris qu’ils n’étaient pas échangistes –, j’en avais été très reconnaissante. Ils étaient un centre de gravité dans ma vie antigravitationnelle. Une corde qui maintenait mes pieds sur Terre ». 

«Le vrai nom de Bobert était Robert, mais, la première fois qu’il était venu au café, Cookie était devenue super nerveuse et lui avait fait signe de sortir. Aucune idée du pourquoi du comment. 
-Il s’appelle Bob… ert, avait-elle dit. 
-Le prénom de ton mari est Bobert ? Elle s’était retournée en riant doucement. Nerveusement. 
-Robert. Je voulais dire Robert, même si beaucoup de gens dans les forces de l’ordre l’appelaient Bob. Moi pas. Toujours pas. Nan, c’est juste ce bon vieux Robert pour moi. Sauf à la maison. Des fois je l’appelle Bob à la maison. C’était beaucoup d’explications, mais ça n’avait pas dissipé la déception. Je souffrais de ne connaître personne du nom de Bobert. 
-Est-ce que je peux l’appeler Bobert ? Un rire nerveux s’était échappé d’elle. 
-Tu peux l’appeler comme tu en as envie. J’ai le sentiment qu’il te mangera dans la main dans pas longtemps ».

«Comme d’habitude, il avait gominé ses cheveux bruns et courts et sa moustache épaisse était bien entretenue. Je n’arrivais pas à décider s’il s’était échappé des années 1980 ou s’il était juste vraiment ringard. Et, exactement comme Cookie l’avait prédit, il m’avait appréciée presque autant qu’elle. Je me disais qu’il avait pitié de l’amnésique de service comme on avait pitié d’une attraction de carnaval. Mais, quelle que soit la raison, il semblait réellement bien m’aimer. Il y avait pénurie de ça aujourd’hui ».

4#-Les différents mystères dans ce tome : Charley/Janey va être contrainte de résoudre un certain nombre d’énigmes, certaines plus flippantes que d’autres. Et du coup, c’est vraiment ça qui est fort de la part de l’auteure car Charley/Janey est supposée être une simple serveuse puisqu’elle n’a pas le souvenir d’avoir été une enquêtrice, fille et nièce de flics au Nouveau-Mexique. Que ce soit la prise d’otage de l’antiquaire, M. Vandenberg, en face du café, les mystérieuses apparitions du fameux Cavalier sans tête ou l’histoire dramatique et mystérieuse de sa collègue de boulot, Erin, qui a déjà perdu ses deux premières filles avant leur un an et qui craint énormément que cela se reproduise de nouveau avec sa nouvelle petite fille….Sans parler du très spécial Ian, le flic qui a découvert et aidé Charley/Janey quand elle s’est « réveillée » un jour à Sleepy Hollow après avoir totalement perdu la mémoire….On peut dire que ce tome contient du lourd ! Darinda Jones a le chic pour faire avancer son héroïne sur tous les fronts jusqu’aux révélations finales, bien entendu qui sont l’apothéose et qui augurent un 10ème tome qui va péter du feu, on peut lui faire confiance !

«Erin s’approcha à cet instant, ses longs cheveux blonds remontés en un chignon en bataille. Elle ne voulait pas se trouver aussi près de moi, mais, apparemment, le téléphone que tenait Francie lui appartenait. 
-Elle est tellement mignonne, Erin, dit Francie en continuant à parcourir davantage de photos. Est-ce qu’elle n’est pas adorable ? Au grand dam d’Erin, Francie tendit le téléphone pour que je puisse voir. Je savais qu’elle avait eu un bébé récemment, mais c’était à peu près tout. Je me penchai pour regarder le téléphone et je sursautai. J’ouvris la bouche en grand avant d’y plaquer les mains et de me reprendre. Elles étaient en train de me jouer un tour, et j’étais tombé dans le panneau comme une alcoolique qui avait le vertige. Mais elles n’étaient pas en train de rire. Au contraire, Erin semblait prête à m’arracher les yeux. Même Francie était choquée. Le regard qu’elle me lança était si corrosif qu’il aurait suffi à déboucher des toilettes. Erin arracha le téléphone des mains de Francie et s’éloigna brusquement. Francie me fusilla du regard avant de se pencher et de me dire doucement : 
-Tu es une salope. Je clignai des yeux, totalement perdue. Mon cœur était encore en train de battre à tout rompre. Je ne comprenais pas. Ce qu’elle venait de me montrer n’était pas une photo de bébé, mais la photo d’une femme âgée en décomposition en train de hurler dans le téléphone, les yeux totalement blancs, presque brillants. Qu’est-ce que c’était que ces conneries, bon sang ! ? ».

«Une alarme se mit à retentir dans ma tête aux mots « diseuse de bonne aventure ». 
-Elle m’a dit que j’aurais trois enfants et que tous les trois mourraient avant d’avoir un an. Le son s’intensifia. 
-Le premier mourrait quand toute la terre deviendrait eau. Hailey est morte après une immense inondation il y a cinq ans. (Elle s’avança vers moi.) Le deuxième mourrait lorsque ma mère aurait le cœur brisé. Carrie est morte deux jours après que ma mère a fait une crise cardiaque. 
-Erin, ça ne veut pas dire… 
-Le troisième mourrait après qu’une fille sans passé apparaîtrait. Sans passé ! Je me suis dit, tout le monde a un passé. On peut sûrement avoir un bébé, maintenant. Mais non. Voilà qu’arrive une femme sans. Putain. De. Passé. Elle se tourna et s’éloigna à grands pas. Je restai immobile, choquée, essayant d’inspirer l’air qui avait quitté la pièce. C’était la merde à tous les niveaux imaginables ».

5#-La ville de Sleepy Hollow : Forcément, cette petite ville de l’Est des Etats-Unis est connue de tout le monde grâce à la légende du Cavalier sans tête (et à votre avis, il va en être question dans Neuf tombes et des poussières ?....Je vous en laisse la surprise !). Mais je voulais évoquer cette ville dans les points positifs de ma lecture car du coup, par pure curiosité, je suis allée « me promener » dans cette ville via Google map et je dois dire que j’ai été enchantée par les paysages, notamment les maisons qui se situent le long du lac ! Allez y faire un tour, vous verrez ! Oh mon Dieu, j’adore Google map !!!!  

Ce que je n’ai pas aimé dans ce livre :
La couverture du livre ! Alors là, pour le coup, en plus de tous les avantages que je donne à ma liseuse par rapport aux livres papier, et bien je rajoute celui du changement de mannequin pour illustrer cette saga ! Sincèrement, je suis dégoûtée que Charley ait changé de tête ! Alors oui, OK, quand on lit un livre, on ne se base pas forcément sur le look du personnage illustré sur la couverture du livre, mais pour Charley, qui était personnalisée par la même nana depuis le 1er tome, cela fait vraiment bizarre ! Si les éditeurs n’avaient plus de photos du premier mannequin dans leurs tiroirs, ils auraient pu, par exemple, prendre une nouvelle mannequin mais seulement mettre une image une partie du corps comme ils l’avaient fait pour le 4ème tome où l’on voyait que les jambes de l’héroïne…. Personnellement, je trouvais la « première » Charley plus jolie (avec, de mon point de vue personnel, un faux air de Faith dans Buffy contre les vampires)….Enfin bon, c’est comme ça, on n’y peut pas grand-chose, nous lecteurs, mais c’est vraiment dommage….

Pour conclure, j’ai encore une fois passé un excellent moment de lecture avec notre pétillante Charley. Je considère ce 9ème tome comme une espèce de parenthèse, d’interlude, avant que les choses sérieuses ne s’annoncent (et c’est le cas à la fin du livre...). En tout cas, c’était vraiment intéressant de voir notre héroïne dans un nouvel environnement, entourée de nouvelles personnes (ou presque). Alors certes, Neuf tombes et des poussières pourrait déconcerter plus d’un lecteur mais pour ma part, j’ai trouvé celui-ci très rafraîchissant….Et le coup de cœur de Charley pour le mystérieux et ténébreux client chaud-bouillant Reyes qui vient tous les jours dans le café où elle travaille comme serveuse n’est pas pour me déplaire, loin de là puisque ces deux-là repartent dans un jeu de séduction comme si rien n’avait jamais existé entre eux auparavant (c’est de toute manière le cas pour notre héroïne amnésique mais on peut comprendre à quel point cela a pu être déroutant pour Reyes d’avoir l’amour de sa vie qui le considère comme un parfait étranger….Un étranger sexy, certes, mais un étranger quand même !). Comme à chaque fois, Darinda Jones a su jongler entre les moments de suspens, d’humour, de tension dramatique ou de sensualité. Bravo à elle et c’est donc avec une grosse impatience que j’attends la sortie du tome 10 car la fin de ce livre annonce du lourd pour les prochaines aventures de notre faucheuse préférée !

Ma note : 18,50/20

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