vendredi 18 mai 2018

L'Eveil


Iléana Métivier
Auto-édition - 2018
615 pages

Synopsis :
Aëlle, issue du milieu altermondialiste, se bat pour sauver l’Éducation Nationale, menacée de privatisation par l’État. Blessée lors d’une manifestation, elle va malgré tout travailler à la villa des Riveria, où elle rencontre Sloann, ce riche héritier. Ils se disputent aussitôt : vu son discours antigouvernemental, la jeune fille n’a-t-elle pas provoqué les Policiers ? Ils n’ont rien en commun, excepté leur curiosité et leur ouverture d’esprit les poussant aux échanges vifs et argumentés. Mode de vie, carcans sociétaux, écologie et blessures transmises par l’éducation… De discussions engagées en confidences, de querelles en réconciliations, les deux jeunes adultes apprennent à se connaitre. Au-delà de leur attirance mutuelle, leur monde intérieur vacille.


« Cette fille a empoisonné mon univers avec des concepts et des valeurs qui ne sont pas les miens. Elle me chamboule trop. Je ne l’accepte pas. Elle doit sortir de ma vie ».

Alors autant vous le dire tout de suite, ma lecture de L’Eveil de l’auteure française Iléana Métivier a été un véritable coup de cœur !



Il y a des livres, comme ça, qui nous apporte quelque chose, qui nous ouvre les yeux, qui nous éveille (comme le dit si bien le titre du livre).

En effet, sous couvert d’une jolie romance entre deux lycéens issus de deux milieux sociaux différents, ce livre parle surtout de l’éveil des consciences, l’éveil spirituel, l’éveil de l’être humain et l’éveil d’une certaine jeunesse à propos du désastre en cours de notre monde actuel qui ne fait plus trop rêver (c’est le moins que l’on puisse dire…) et qui a même tendance à être inquiétant, voir anxiogène.

Personnellement, je n’ai pas besoin d’être « réveillée » car ma prise de conscience a débuté il y a déjà quelques années et s’est accélérée depuis ces deux années.

Si je vous dis que mon mari et moi, nous avons acheté un terrain à la campagne pour y faire de la permaculture avec des arbres fruitiers, que ce terrain a une rivière qui le traverse ainsi que des sources d’eau, à l’orée d’une forêt, et que nous faisons notre possible pour que l’argent que nous gagnons avec nos emplois respectifs ne reste pas un chiffre virtuel dans un compte en banque, vous comprendrez aisément que notre prise de conscience est réelle et que nous essayons, à notre niveau, de trouver des solutions pour notre avenir et celui de nos deux enfants. Mon mari a demandé à son employeur de travailler aux 4/5ème et du coup, le cinquième jour, il fait ce que l'auteure appelle dans son livre du "travail libre". Il travaille dans notre terrain, pour nous, sans que cela rapporte de l'argent "en monnaie", mais cela nous apporte de la ressource alimentaire indépendante de toute transaction commerciale....

« Aujourd’hui, j’ai donc appris ce qu’est le travail libre ! Ça donne envie ! Lennie m’a expliqué la différence entre un emploi et un travail. Un emploi, c’est utiliser notre force de travail pour gagner un salaire. On effectue une tâche pour empocher de l’argent. Un travail (ou travail libre), c’est faire une activité qui nous épanouit, sans que l’argent entre en compte (ou en tout cas, ce n’est pas le but principal) ».

Comme me l’avait dit un des employés de la célèbre ferme biologique de permaculture de Bec-Hellouin : « Je ne veux pas être pessimiste, mais en cas d’effondrement du système économique, on sera prêts ! ».

Et bien nous aussi ! (même si je ne souhaite pas que cet effondrement arrive, néanmoins, il faut bien se rendre compte que la société ne peut pas continuer ainsi, les sols deviennent de plus en plus infertiles, les abeilles disparaissent, les eaux sont empoisonnées, les aliments sont de plus en plus cancérigènes….Enfin bon, tant que les actionnaires des grosses compagnies s’en mettent plein les poches et que la masse populaire ferme les yeux, ils auraient tort de ne pas continuer ! Business is business !).

« Ça m’a rappelé que Lennie, le beau-père d’Aëlle, produit des fruits et des légumes bio, et qu’apparemment, nous ne mangeons que cela. S’il considère les OGM si bons, pourquoi ne nourrit-il pas sa famille avec ? C’est lui qui gère le budget et donne les ordres aux employés, j’ai demandé à Mathieu, notre cuisinier, et il a ordre de s’approvisionner en produits sains. Et Damien aimerait quand même que les OGM recouvrent la planète ? Je ne suis pas son raisonnement. Il faut que j’aille lui demander. Même si mon père me glace encore le sang dans les veines, à présent, je sais que j’ai peur qu’il m’humilie, comme il l’a fait dans mon enfance. En sachant cela, je devrais bien parvenir à rassembler un peu de courage, non ?   À la question : pourquoi ne mangeons-nous pas d’OGM si tu les trouves si bien ? Il m’a répondu : les OGM sont la solution pour les pauvres, qui se reproduisent comme des lapins alors qu’ils n’ont pas de quoi nourrir leur progéniture. Il nous a bien fallu trouver une solution… Les OGM n’ont pas été créés pour nous ! Ils sont pour eux, pour leur offrir une sécurité alimentaire.   Mais dans le film Demain, et dans d’autres études, ils disent que la planète pourrait se nourrir grâce à la permaculture, à condition de diminuer notre consommation de protéines animales. Mais… on ne peut pas vivre, sans viande. Je me rends compte que la distribution des richesses est inégale. Pour autant, mon père, par exemple, a travaillé dur pour en arriver là. Il mérite sa place. Mais aujourd’hui, avec notre système éducatif, j’ai bien vu que l’égalité des chances n’existe pas, en réalité. Ce qu’ont vécu les générations précédentes au niveau de l’emploi n’est plus applicable à nous. Les riches ne veulent pas partager leur argent – et c’est bien normal ! – alors ils ont trouvé des moyens pour que la population mange à sa faim. Pour cela, il faut gagner de l’argent, donc travailler. Finalement, il est plus facile de se nourrir ainsi : un job, et la sécurité d’avoir tout à outrance (nos grandes surfaces ne manquent de rien) et le confort est à portée de main. Je m’embrouille… Tout est inextricablement lié. L’agriculture, notre niveau de vie, le dérèglement climatique… Qu’est-ce qu’Aëlle reproche à notre système capitaliste, au juste ? Tout le monde mange à sa faim. N’est-ce pas là l’essentiel ? ».

Pour revenir à « L’Eveil » d’Iléana Métivier, je dois vous dire que je n’ai pas choisi de le lire de mon propre chef mais que c’est l’auteure qui m’a contactée il y a quelques semaines (et je la remercie pour cette belle découverte !). Si vous avez un peu parcouru mon blog, vous devez savoir que je ne lis pas énormément de service presse mais lorsque j’ai lu le résumé ainsi que les avis positifs sur amazon (je lis les avis plus détaillés des blogs après avoir rédigé ma chronique, pour ne pas être influencée), et bien je savais dès le début que ce livre allait me plaire car les sujets abordés font écho en moi !

Et je ne me suis pas trompée, dès les premières pages, j’ai été happée par le récit d’Aëlle qui nous fait partager ses pensées grâce aux chapitres qui lui sont consacrés de son point de vue et - petite originalité bien trouvée par l’auteure - nous suivons aussi les réflexions de Sloann grâce à son journal intime qu’il rédige chaque soir et qui nous en apprend énormément face à ses doutes, ses interrogations, ses craintes mais aussi son changement de raisonnement et ses espoirs….

J’aime les romances, et j’aime aussi quand les héros sont issus de deux mondes différents. Je crois bien que ma dernière lecture en date de ce style, avec deux lycéens français, devait être Nos vagues à l'âme de la célèbre auteure Georgia Caldera. SI vous avez lu mon avis à propos de ce livre, vous savez que celui-ci a été très mitigé…..Malgré le succès rencontré par ce livre, à grand coup de marketing de la maison d’Edition…..Pour ma part, je trouve cela injuste que le livre d’Iléana Métivier ne soit pas mis plus en avant car contrairement à Nos vagues à l'âme, L’Eveil, qui a pour héros le même style de personnages (en gros, la jeune fille de milieu modeste qui bosse chez le gosse de riches) a une profondeur de style et d’idées nettement supérieur (à la limite, c’est presque offensant pour L’Eveil d’être comparé à Nos vagues à l'âme car franchement, les deux auteures ne jouent vraiment pas dans la même catégorie !).

Vous aurez compris que mon cœur penche totalement en faveur de L’Eveil et je vais maintenant vous expliquer pourquoi.

Ce livre a été plus pour moi qu’une simple romance young adult car le message d’espoir propagé à travers ses pages ne peut que vous transformer, surtout si vous êtes actuellement avec le même état d’esprit que le héros masculin Sloann, au début du livre…..

« Sloann, sûrement sans même s’en rendre compte, répétait l’attitude à vomir des patrons qui se croient supérieurs à leurs subalternes. Peut-être même pire : l’attitude des gens qui pensent que la richesse extérieure vaut plus que celle, intérieure ».

Ce que j’ai aimé dans ce livre :
1#-La manière dont l’auteure fait partager ses idées personnelles : Sous couvert d’une rencontre improbable entre deux jeunes gens de milieux et d’éducation différents, Iléana Métivier nous permet de voir le cheminement, l’évolution et la transformation de Sloann, un jeune homme dont l’avenir était pourtant tout tracé mais qui va voir son monde et ses croyances ancrées depuis l’enfance « s’écrouler » au fur et à mesure de ses discussions avec Aëlle, une jeune fille du même âge mais qui a grandi différemment. Sloann va ouvrir les yeux, va accomplir son éveil petit à petit face à des arguments donnés par Aëlle qui font faire mouche et qui vont lui faire réaliser qu’il est « malgré lui » du côté des « nantis » qui assassinent la Terre (ou ferment les yeux) pour garder leurs petits privilèges. Ce que j’ai aimé avec la manière dont l’auteure a construit son récit c’est qu’elle partage clairement les idées de son héroïne mais qu’elle sait aussi se faire « l’avocat du diable », en se mettant à la place de Sloann, qui au début du livre, part de vraiment très loin au niveau de ses préjugés et son idée de ce que la société doit être pour lui et pour les autres.  Leurs premiers dialogues sont corrosifs et plutôt violents et Iléana Métivier réussit très bien à nous faire aussi comprendre pourquoi c’est si dur pour Sloann d’ouvrir les yeux, de se remettre en cause et de réaliser que la manière dont il vit et dont il considère la vie, sa vie, ne peut pas continuer éternellement. Un peu comme la métaphore de la grenouille dans la casserole, même si l’eau chauffe au fur et à mesure, elle va finir par cuire et mourir même si c’est moins rapide que si elle avait été plongée directement dans de l’eau bouillante….

La manière de convaincre d’Aëlle, l’héroïne, par le biais de l’auteure, est subtile puisqu’elle ne demande pas à Sloann de changer totalement, mais d’évoluer selon ses capacités et sa conscience. Elle va essayer de ne pas le juger sur ses actions (comme au début du livre, au moment des manifestations lycéennes…) mais va juste lui exposer les faits et ensuite, ce sera à lui de prendre son destin en main selon ce qu’il ressent au fond de lui. Evidemment, pour un jeune homme qui a connu l’opulence et le luxe, c’est difficile de changer sa manière de vivre car cela risque d’impacter sur son « confort matériel », mais très franchement, vu l’’atmosphère familiale dans laquelle il a grandi, il n’a pas grand-chose à perdre à changer d’objectifs de vie….Aëlle ne met pas non plus tous les « riches » dans le même panier et au contraire, elle apporte des arguments censés à Sloann en lui disant, par exemple, que les riches, au lieu d’investir dans des sociétés polluantes peuvent au contraire devenir actionnaires dans des sociétés tournées vers des énergies propres….Le monde tel que le perçoit Aëlle n’est pas manichéen avec les méchants riches d’un côté et les gentils pauvres de l’autre. Nous pouvons tous agir ensemble pour offrir un monde meilleur aux générations futures. Concernant la planète Terre en elle-même, comme le dit si bien Pierre Rabhi, il n’y a pas trop de soucis à se faire, elle saura toujours s’en sortir et se renouveler (quitte à devenir un caillou hostile perdu dans l’univers où ne survivraient que des cafards radioactifs…), mais pour ce qui est de l’espèce humaine, nous jouons avec le feu et il ne faut pas oublier qu’à l’échelle du temps, nous ne sommes rien et nous ne sommes pas à l’abri d’une extinction de masse comme l’ont connu les dinosaures….Sauf que pour notre extinction, je parie moins sur un astéroïde que sur l’inconscience de certains de nos semblables qui nous font aller droit dans le mur….Comme le dit Jiddu Krishnamurti "Ce n'est pas un signe de bonne santé mentale que d'être adapté à une société malade"……Et bien oui, on en est arrivé là ! On est tous plus ou moins conscient qu’il faut que cela change mais pour le moment, pas grand monde ne bouge (et je m'inclue dedans, évidemment, je suis loin d'être parfaite !).

« — Il n’y a rien à ce sujet sur la chaîne d’information locale. On parle juste d’un groupe de casseurs qui a détruit un distributeur de la Société Générale, les forces de l’ordre sont donc intervenues.
— Un groupe ? Alors pourquoi ils ont nassé une centaine de personnes ? Tu n’entendras pas ce genre de témoignage à la télé, affirmai-je doucement. Les médias sont à la solde du gouvernement, qui lui-même est géré par les banques et les lobbies. Et encore, je ne te parle pas de l’Union européenne… Si tu veux te faire ta propre opinion, lis les journaux indépendants et va manifester sur le terrain, au cœur de l’actualité ».

« — Je n’ai pas besoin de tes conseils pour forger ma propre opinion concernant l’actualité, continua-t-il sur le même ton. Ton discours sur les forces de l’ordre, nos dirigeants et les médias en disent long sur ton orientation politique. Tu te bats contre la privatisation de l’éducation sans même entendre les arguments du gouvernement, qui pense avant tout au bien-être des Français, c’est-à-dire au travail et au pouvoir d’achat. En deux pas, je me trouvai près de lui, ma bassine toujours en mains. Son mètre soixante-quinze m’obligea à relever la tête.
— As-tu déjà travaillé ? Ses sourcils se froncèrent sous l’étonnement.
— Ça n’a rien à voir…
— Ah oui ! bien sûr ! ironisai-je. Es-tu déjà allé faire des courses ? Connais-tu le prix, et surtout tous les ingrédients toxiques qui composent les produits de base les moins chers ? Oh ! coupai-je alors qu’il ouvrait la bouche pour répondre. Laisse-moi deviner ! Ça n’a rien à voir non plus… »

« — Le travail et le pouvoir d’achat, de nos jours, ne sont plus synonymes de bien-être. Pas quand on te formate toute ta vie à accepter de trimer quarante heures par semaine pour un salaire misérable, en te privant d’un temps précieux pour ton épanouissement personnel, parce que sans ce job, tu es considéré et tu te considères toi-même comme une merde. La privatisation de l’éducation n’est ni plus ni moins que le formatage de la masse dès l’enfance pour servir la poignée d’hommes qui dorment sur des milliards de dollars. Je repris mon souffle et tentai de me calmer, en vain. Mes joues roses et mon regard flamboyant, mes mots et la rage qui transperçait sous mon discours clouaient Sloann sur place, toujours à quelques centimètres de moi.
— Derrière chaque réforme de ce style, que ce soit pour l’économie ou le travail, le message est limpide : travaille, consomme et ferme ta gueule ! »

« — La seule différence entre toi et moi, c’est que tu es destiné à être vers le haut privilégié de la pyramide sociale française, donc à encaisser la richesse que produiront tes salariés sous-payés. Je tournai les talons et traversai sa chambre pour accéder à la porte près de son lit. Une main ferme et colérique attrapa mon coude et me força à faire volte-face. La bassine quitta mes mains et atterrit sur le lit à côté de nous. Le corps tendu par la colère, Sloann me fixait méchamment.
— Tu ne peux pas me reprocher d’être né dans cette famille, Aëlle. Si tu veux devenir patron, donne-toi les moyens. Mon prénom sonna presque comme une insulte. Je souris âprement.
— « Donne-toi les moyens », répétai-je, sarcastique. As-tu seulement une idée de ce que cela signifie ? Combien d’argent faut-il pour lancer sa boite ? Comment obtient-on cet argent, selon toi, lorsqu’on part dans la vie avec rien d’autre que l’amour de ses parents ? Ma voix se radoucit en pensant à ma mère alors que je développai :
— Tu ne vis pas dans le même monde que la majorité de la population. Ce n’est pas un reproche, ajoutai-je prestement en levant la main alors qu’il s’apprêtait à me couper la parole. C’est une réalité. Un constat ».

« Jusqu’à mercredi soir et ce truc avec les fraises et les actionnaires toujours avides de plus d’argent. J’ignore si elle peut en faire une généralité comme elle se l’est permis, mais mon père est exactement ainsi. Derrière le noble but de nourrir la planète se cache un désir de richesse et de puissance (qu’engendre la richesse) toujours plus grand. Son regard cassant et désapprobateur pour un simple mot ou geste qui ne fait pas partie de notre standing. Sa bouche, glaciale, qui ne sourit jamais. C’est bien simple : mon père, 42 ans, n’a pas une ride au coin de la bouche. Ses pattes d’oies proviennent de ses yeux-mitrailleurs, comme je les ai surnommés il y a bien longtemps. Ses sourcils sont séparés par deux barres profondes, idem pour son front. C’est le stress et la concentration pour atteindre ses objectifs coûte que coûte qui l’ont marqué. Pas la joie ni le rire. Je suis voué à devenir ce genre d’homme, mais avant, cela me paraissait si naturel que je n’y pensais pas. Aujourd’hui, grâce à Aëlle, je vois les choses sous un autre projecteur. Et elles sont moches.   J’ai le vertige et envie de vomir. Je lui ai tout simplement reproché de m’ouvrir les yeux sur une autre réalité, la sienne. Et en effet, à aucun moment elle ne m’a demandé d’y adhérer. Comment ai-je pu lui reprocher cela ? ».

« Nous avons également discuté de l’emploi. Pour elle, les machines qui remplacent les hommes sont une « bonne » chose. Là où ça a capoté, c’est quand les industriels ont gardé tout le profit de ces engins. Dans une économie basée sur des valeurs humaines, une partie de ces bénéfices devrait être reversée à l’ouvrier qui a perdu son travail à cause de l’appareil. Ce qui peut paraitre normal : la machine n’a pas besoin d’un salaire pour vivre et elle a pris la place de l’homme qui lui, a besoin de ce travail pour manger, etc. En contrepartie, l’homme devrait garder son salaire ; et comme elle n’a pas besoin de cotiser à toutes nos caisses et qu’elle travaille sans interruption, les bénéfices pour le patron augmentent. Tout le monde devrait y trouver son compte et vivre décemment. Mais notre système ne fonctionne pas ainsi. Les patrons virent les hommes et les remplacent par des appareils, sans aucune compensation. Avec un tel système de partage, les êtres humains pourraient se consacrer à leur propre épanouissement, ils auraient du temps pour innover et se lancer dans des activités qui, du coup, profiteraient à tout le monde. Les machines seraient à notre service, nous n’aurions plus peur d’elles et des conséquences lorsqu’elles nous piquent notre job. Aëlle dit : « Partager fait du bien. De plus en plus de monde s’en rend compte, vois le nombre de gratiferias et d’éco-lieux qui fleurissent partout dans le monde ! »

2#-Un livre qui colle avec l’actualité : Si je vous parle de synchronicité, cela fera peut-être écho à certains d’entre vous, mais en tout cas, je dois dire que je souris face à ce timing parfait avec lequel ce livre m’a été proposé en lecture par l’auteure et l’actualité de notre pays qui collait avec ce que vivaient les héros du livre. Je pense notamment à l’évocation des « Black blocs ». Aëlle et son meilleur ami Nèdji en viennent à évoquer ce sujet. Je ne connaissais pas ce terme de « black bloc » et comme par hasard, après avoir lu ce terme dans le livre, ils en ont parlé à la télévision le lendemain, pour un reportage ! Je pense aussi à l’évacuation de la ZAD à Notre dame des Landes actuellement toujours en cours au moment où j’écris cette chronique...

3#-Antisocial tu perds ton sang-froid ! Comme le hurlait si bien Bernie Bonvoisin, je dois dire que j’ai beaucoup aimé le caractère rebelle (mais très censé) d’Aëlle, qui est consciente de ses failles, de ses blessures d’enfance mais qui, au lieu de se résigner et courber l’échine, cherche à changer le monde et les mentalités. Loin du « Faites ce que je dis mais pas ce que je fais », Aëlle nous montre, au contraire, en partageant son expérience avec un néophyte de la nature et de la résilience comme Sloann, que ce n’est pas si difficile que cela de « désobéir » et de « sortir du système économique » dont on nous bassine les oreilles depuis des décennies. Si un jour le système économique d’effondre, ce n’est pas avec vos cartes bancaires d’argent virtuel placé dans les banques, des euros qui vaudront des clopinettes, que vous pourrez arriver à vous nourrir, mais c’est avec vos propres cultures, vos poules, votre eau et vos énergies renouvelables et indépendantes...

« Ma mère était blanchisseuse chez une riche famille, elle bossait du lundi au vendredi, de dix-sept heures trente à vingt heures – voire plus si besoin. Elle assurait notre seul revenu, quelques huit cents euros par mois, qui permettait aux quatre, bientôt cinq membres de la famille de vivre décemment. Pour le reste, nous étions totalement autonomes, tant sur le plan alimentaire qu’énergétique. Ce bon salaire servait à payer les assurances, les abonnements, l’essence et un peu de nourriture, bien que la plupart du temps nous troquions nos légumes contre la viande et les produits laitiers de nos voisins ».

« Je comprenais son point de vue. C’était tellement énorme. Un peu comme ces articles et ces reportages sur le Nouvel Ordre Mondial. Trop gros pour être vrai, susurre la raison. Mais les tripes, au fond, se disent : et pourquoi pas ? Lorsque je regroupais les faits historiques et l’actualité, je ne pouvais m’empêcher de douter, de me poser des questions sur les motivations de la poignée d’hommes richissimes qui possédaient la plupart des multinationales ; donc des lobbies, des banques et des médias. Bref, ce qui gouvernait la vie de la plupart des gens aujourd’hui, sans même que nous en ayons conscience. Je lui fis part de mes propres incertitudes et conclus :
— Je doute encore, mais plus je me renseigne, plus la balance penche du côté ‘manipulation des masses’ ».

4#-L’argent fait-il le bonheur ? Iléana Métivier met en lumière dans ce livre le fait que les plus riches ne sont pas forcément les plus heureux, loin de là. Quand vous refermez L’Eveil, très franchement, vous ne pouvez pas envier la vie de Sloann. Certes, il vit dans une villa, fait des fêtes avec ses amis, fréquente l’un des plus prestigieux lycées de France, mais derrière tout cette facette de luxe se cache énormément de zones crades et boueuses…. Attention zone spoilers ! Cliquez sur le mulot et passez le texte en surbrillance ! Déjà, il y a la famille de Sloann qui fait vraiment horreur ! Entre un père autoritaire, obsédé par le succès et la réussite de ses enfants, la mère dépressive, qui a connu le suicide de ses deux parents, (qui n’ont pas supporté leur faillite économique), et qui, du coup, passe son temps comme une zombie shootée aux antidépresseurs dans sa chambre, sans aucun regard ou affection pour ses enfants, on peut dire que ce n’est pas la joie et le bonheur qui règne dans cette villa de luxe !…..Sloann souffre du manque d’amour de ses deux parents, ce qui est totalement légitime !!!! Pour se « changer les idées », il a été accroc à la cocaïne (drogue très courante chez les gosses de riches…). Il a ensuite très fortement diminué sa consommation suite un dérapage qui aurait pu mal finir pour lui, mais sa petite sœur de 16 ans, elle, a le nez bardé de poudre et semble s’autodétruire à petit feu….Ces deux adolescents qui ont pourtant tout l’argent qu’ils souhaitent sont en quête d’une chose qui leur est refusée, le bonheur. Le bonheur d’être aimé par leurs parents, tels qu’ils sont et pas dans la projection des projets de grandeur de leur père (Le père de Sloann rêve quand même de faire entrer son fils dans le gouvernement et d’avoir un petit-fils président de la république, rien que ça !!!! Et pour sa fille, bah un mariage arrangé avec un mec riche….Oui, nous sommes bien au XXIème siècle, ça se passe comme ça chez Mc Donald chez les riches…)….L’arrivée d’Aëlle dans la vie de Sloann va provoquer un véritable cataclysme dans la tête du jeune homme qui va se rendre compte que sa vie ne vaut rien telle qu’elle est actuellement, qu’elle n’a aucun sens, à part satisfaire la tradition familiale et les ambitions de son père. Sloann  va apprendre à se retrouver, à se reconnecter avec lui-même, avec son « enfant intérieur ». Aëlle va lui faire comprendre que tous ses sentiments négatifs sont liés à d’anciennes blessures, facilement identifiables (comme l’histoire du drap souillé d’urine exposé par son père devant sa tante et son cousin quand il était petit) et qu’il peut les combattre et les vaincre, pour s’en détacher et vivre autrement, l’esprit libre, l’âme apaisée, et non plus être contrôlé par ce foutu « mental ».  Pour revenir au sujet de l’argent, Aëlle nous prouve qu’on peut être heureux sans être riche. Je suis totalement d’accord avec elle. Aëlle aussi a connu des blessures d’enfance, comme l’abandon de son père quand sa mère était enceinte d’elle. « C’est par les failles que passe la lumière » comme le chante si bien Lara Fabian dans « Relève-toi » (si vous ne connaissez pas cette chanson, je vous conseille de bien écouter les paroles). Aëlle a su faire passer la lumière dans cette faille, grâce à l’amour de sa mère, l’amour de son beau-père, Lennie, l’amour de son petit frère, et l’amour à venir de sa future petite sœur. Sa mère et Lennie ont un mode de vie simple mais sain, avec une alimentation issue de la permaculture, leur maison est quasi autonome pour l’électricité, le recyclage des eaux usées etc. Ils n’ont pas des rêves de grandeur mais de bonheur et apparemment, cela leur réussit !

"— Tu sniffes trop, Maï, si tu n’as déjà plus d’argent de poche pour t’acheter ta conso, dit-il d’une voix condescendante en la ramenant vers la sortie. Elle n’eut pas le temps de répliquer qu’il lui referma la porte au nez et tira le verrou. En guise de réponse, elle cogna violemment dedans tandis que Sloann, mine de rien, revenait dans le dressing. J’étalai une de ses chemises avant de reporter mon attention sur lui. Il dut lire mon trouble, car il me questionna, presque agressif : 
— Quoi ? Tu me trouves trop dur avec elle ou c’est cette histoire de coke qui t’a choquée ? 
— Quel genre de soirées vous organisez, toi et tes potes ? demandai-je en essayant de regagner contenance. Il pouffa et reprit sa place initiale, le dos calé contre une planche de son armoire. 
— Le genre auquel tu n’as jamais goûté, apparemment. Il se bidonna à cause du sous-entendu de sa phrase – goûter la cocaïne – et je le suivis, gagnée par son hilarité. Trop de questions se bousculaient sous mon crâne, cependant. 
— Quel âge a ta sœur ? 
— Seize ans. 
— Tu sniffes depuis longtemps ? Et elle ? Vos parents sont au courant ?"

"-Je me tape quelques lignes de temps en temps, une ou deux fois par mois, depuis mes quinze ans. Je fête mes dix-huit ans dans un mois et demi. Une fois de plus, je sentis ma mâchoire prête à se décrocher. Sloann poursuivit néanmoins sans prendre en compte ma réaction. 
— Maïlys commence à faire des grosses soirées depuis le début de cette année scolaire. J’ignore si elle tapait avant, mais je ne crois pas. Et non, nos parents ne sont pas au courant. Même si mon père doit certainement s’en mettre plein les narines, ce n’est pas précisément le type de sujets que l’on évoque autour de la table familiale. Au fur et à mesure de ses paroles, je reprenais mes esprits. Il abordait le propos si aisément et naturellement qu’à mon avis, tout cela se déroulait de la même façon chez ses amis. Mon cœur se serra d’angoisse à l’idée qu’il bousillait sa santé depuis longtemps, régulièrement et d’une façon banale pour lui. 
— Tu… débutai-je doucement en cherchant mes mots. La cocaïne est une drogue dure. Il soupira et fronça un instant les sourcils avant de me scruter à nouveau, peiné et distant à la fois. 
— Je m’en passe, tu sais. J’ai eu une période où… Sa voix s’éteignit et, une fois de plus, il baissa la tête. Avait-il réellement été cocaïnomane ? Avait-il été en cure ? 
— Je connais mes limites, maintenant, assena-t-il d’une voix claire. Il me défiait de le contredire, je le lus aussitôt sur son visage".

5#-Iléana Métivier nous ouvre les yeux sur certaines aberrations de notre société : Car oui, il faut que je vous dise tout de même que certaines actions faites par Lennie, le beau-père d’Aëlle sont considérées hors la loi dans notre chère et bienveillante société de consommation….Comme le fait d’utiliser des graines qui peuvent se replanter....




« — Lennie utilise quelles graines ?
— Des graines paysannes. Tu manges illégal sans même le savoir ! pouffa-t-elle. J’ai rigolé avec elle. Pas sûr que Damien soit au courant de tout cela. Quoi que…
— J’ai l’impression qu’on ne s’arrêtera jamais de privatiser la Terre, j’ai avoué, un brin dépité.
— On n’est pas obligé d’obéir à leurs lois ».

« Le taux de cancers augmente parce que nos techniques médicales pour les détecter s’améliorent, objecta-t-il.
— Et les malformations de naissances, tous ces enfants d’agriculteurs qui naissent avec des sexes atrophiés ou développent une leucémie si jeune ? Sloann… tu ne peux pas nier ce fait. Tu as bien vu les combinaisons qu’ils mettent pour traiter leur champ, non ? Est-ce que toi, tu mets une combinaison lorsque tu manges un de leurs légumes ? Est-ce que les vers de terre, en dessous, qui participent à drainer la terre pour favoriser l’absorption de l’eau de pluie et ainsi éviter les inondations, est-ce qu’eux portent une combinaison ? ».

Vous savez sans doute aussi que l’électricité que vous produisez avec votre éolienne, ou vos panneaux solaires, vous devez la revendre à EDF, vous n’avez pas le droit de l’utiliser vous-même (ah bah non, avoir de l’électricité gratuite, c’est pas bien ! Je me demande si un jour, ils nous feront payer l’air qu’on respire ?....). Je parlais de synchronicité un peu plus haut dans ma chronique, mais justement, avec la ZAD de Notre Dame des Landes, ça doit bien faire chier certains de voir que des personnes sont arrivées à être autonomes et indépendantes du système économique (bon, après, je trouve quand même que ces gens devraient officialiser leur installation et n’ont pas le droit de squatter des terres qui ne sont pas à eux. Dans un monde idéal, les gens devraient avoir le droit d’acheter un lopin de terre et y faire ce qu’ils veulent dedans…..Dans un monde idéal….Parce que mon mari et moi, nous possédons plusieurs hectares de terre, et bien je peux vous dire qu’on n’a pas le droit de faire n’importe quoi et qu’avant de posséder le terrain, il a fallu montrer patte blanche à la SAFER, surtout venant de deux « citadins » comme nous…). Pour mettre un peu de légèreté dans mes propos (quoi que ?), je vous glisse ici la chanson des Inconnus « Rap-tout » qui date pourtant du début des années 90 mais qui est toujours d’actualité, sinon plus pire encore, vu le monde dans lequel nous vivons actuellement…..Je suppose que beaucoup d’entre vous la connaissent, mais ça fait du bien de la réécouter, les paroles sont telles vraies…..


Iléana métivier le dénonce dans son livre, via les paroles de son héroïne, et c’est toujours bon de vous le rappeler : Les grands groupes de la presse sont détenus par des milliardaires. Ne gobez pas sans réfléchir tout ce qui est dit dans les médias « conventionnels », gardez votre libre-arbitre et renseignez-vous auprès d’autres sources indépendantes. Quand un grand événement se passe en France, notamment dramatique (attentat, scandale politique etc), ayez le réflexe de lire ce que la presse étrangère en dit (presse américaine, russe, européenne, asiatique…). Je vous mets en lien un site intéressant [ici] et [ici] mais c’est pareil, ne prenez pas tout ce qui est écrit dedans pour argent comptant. GARDEZ VOTRE LIBRE ARBITRE, fiez-vous à votre intuition et ce qui résonne en vous. Rappelez-vous de certains scandales politiques comme celui-ci [ici]. N’ayez pas la mémoire courte, ne faites pas les autruches. N’oubliez pas que l’histoire est un éternel recommencement mais rappelez-vous aussi que si vous cessez de jouer les brebis dociles qui partent à l’abattoir sans se poser de questions, vous pourriez - nous pourrions - tous changer ce monde. Il me revient en tête les paroles d’Eric Cantona, en 2010, qui avait proposé aux français de tous aller retirer leur argent en même temps de leur banque….Bon, personne n’a bougé mais imaginez ce qui se serait produit si les gens l’avaient écouté ? On a réussi à éviter TAFTA (pour le moment), et ça c’est une grande victoire (pour le moment…). Restez vigilants, faites des recherches sur les mots clés dont je vous parle dans cette chronique (et les auteurs cités dans le L'Eveil). Regardez aussi cette histoire de réserves d’eau et de nourriture pour 10 jours demandée par le gouvernement allemand à son peuple (en 2016)…..L’éveil des consciences, c’est aussi l’éveil des réalités qui nous entourent. L’argent dirige le monde et n’oubliez pas le diction «  Si c’est gratuit, c’est que c’est toi le produit ! ». Iléana Métivier dénonce aussi la maltraitance animale. Je vous conseille donc de regarder cette vidéo [ici], si vous avez le cœur bien accroché, qui pourrait vous faire ouvrir les yeux et vous inciter à moins consommer de viande, par exemple….je dis « moins » et pas « ne plus en consommer du tout », car personnellement, je pense que le véganisme n’est pas forcément une solution à tout….mais bon, le sujet est trop vaste et je préfère ne pas en parler ici.  Mais une chose est sûre, il vaut mieux manger un poulet élevé dans votre petit jardin, qui aura connu une vie bien remplie de poule heureuse mangeant les épluchures de vos légumes bios poussés dans votre potager qu’un malheureux poulet élevé en batterie (Tapez aussi les mots clé « ferme des mille vaches », pendant qu’on y est !)…..Pour revenir à Raymonde, la petite poulette de votre jardin, bon après, le problème c’est que ce n’est pas facile de tuer sa poule depuis qu’on l’a connue quand elle n’était qu’une toute petite poussine…..Il y a l’attachement affectif, mais gardez cette philosophie de vie des tribus d’indiens d’Amérique, par exemple, qui faisaient une prière de remerciement à l’animal qu’ils avaient abattu lors de leur chasse….C’est normal que certains êtres vivants en mangent d’autres (les lions ne sont pas herbivores, certains dévorent même les lionceaux du mâle concurrent….O joie des documentaires animaliers que j’ai regardé quand j’étais enfant et qui m’ont traumatisée….). Personnellement, je pense que je serais incapable de tuer moi-même un animal, sauf si je suis vraiment affamée (je n’aurais rien contre le cannibalisme non plus, remarquez, si je me retrouve dans la situation des passagers de l’avion écrasé en 1972 dans la cordillère des Andes, par exemple…Enfin bref, je m’écarte du sujet…et heu... je plaisante, hein !...Je ne suis pas pour le cannibalisme évidemment !). Par contre, je suis révoltée par les arguments de certains vegans qui ne veulent pas tuer des animaux mais qui ne sont pas choqués par la production en masse de végétaux cultivés sur des terres maltraitées, bourrés de pesticides et transformés génétiquement….Où est la cohérence dans tout cela ?....

« Ce qui est incroyable, je trouve, c’est que les médias se concentrent là-dessus en particulier pour discréditer le mouvement. À blessure égale, les journalistes rabâchent l’information si elle concerne un ou une flic, mais n’en parlent pas s’il s’agit d’une personne lambda. C’est ça qui me fait rager, Sloann, insistai-je en captant son regard. Ça, et le fait qu’en se focalisant sur ces escarmouches, ils n’évoquent pas les problèmes de fond : cette foutue réforme, ses conséquences, l’impunité de la police, les directives qu’elle reçoit de notre État autoritaire, la raison qui pousse des citoyens et des citoyennes à briser des Abribus pour arracher les publicités et détruire des distributeurs à billets. Pourquoi ce silence à ton avis ? Sept milliardaires possèdent la quasi-totalité des médias français… ».

« Ce système de production nous permet à nous de manger. Mais nous mangeons mal, les OGM et les pesticides détruisent notre corps, provoquent des malformations et des cancers en tout genre. Et bien qu’ils ne servent presque qu’à nourrir les animaux, comme nous mangeons ces vaches et ces cochons, c’est comme si nous en avalions ! Donc pour nous, à la limite, je veux bien comprendre que certains acceptent de se détruire la santé tant qu’ils se nourrissent. Le problème, c’est que nous détruisons tous les autres êtres vivants, tous les insectes, toutes les plantes et même le sol ! Et ça, nous n’avons pas le droit de faire un truc aussi ignoble ! Et c’est sans parler des générations futures, que nous condamnons non seulement aux pires catastrophes climatiques, mais aussi à mourir de soif parce que toutes les sources d’eau potable sont polluées par les pesticides, et à mourir de faim parce que la terre devient stérile à cause de tous ces produits. Et les OGM font partie du problème : ils mêlent leur génome modifié aux plantes naturelles. Et cela aussi, nous n’avons pas le droit de le faire ».

« Ce n’est pas prouvé scientifiquement, tout cela, dit-il en reprenant son sérieux. Je retournai à mon travail tout en expliquant : 
— Il faut beaucoup d’argent pour le prouver, les scientifiques indépendants manquent de ressources. Et ceux qui parviennent à sortir de tels rapports sont discrédités et mis au ban de leur communauté. Leurs études restent cachées. C’est sans parler des rapports et des laboratoires achetés par les grosses firmes agrochimiques pour démonter ces thèses. 
— Je suppose que tu sais ça grâce à des reportages ? 
— Regarde Le monde selon Monsanto, de Marie-Monique Robin, répondis-je simplement sans relever son ton, une fois de plus un brin narquois. 
— Ça fait un peu théorie du complot, lâcha-t-il en se passant une main nerveuse dans les cheveux. 
— Tu m’as dit exactement la même chose lorsque je t’ai parlé de la manipulation médiatique, quand on s’est rencontré ».

« Pourquoi, d’ailleurs, la permaculture (et tous les types d’agriculture qui s’en approchent) n’est-elle pas encore répandue de par le monde, si elle est si bien que cela ? Je viens d’envoyer ma question sous forme de texto à Aëlle. Sa réponse ne tarde pas : parce que ce sont les actionnaires qui contrôlent le monde et que leur unique objectif est de s’enrichir. Prôner un système d’agriculture qui n’emploie ni pétrole ni pesticides (qui sont fabriqués avec du pétrole) ne leur convient pas. Sans parler des graines récupérées d’une année sur l’autre, qui ferait couler Monsanto et compagnie. Et puis, si les gens se nourrissaient mieux, ils ne tomberaient pas malades… donc moins de pognon à se faire pour l’industrie pharmaceutique (qui est en fait l’industrie des pesticides). Bien sûr, j’aurais dû y penser : le film Demain, si j’avais réfléchi deux minutes, me serait revenu en mémoire et j’aurais répondu seul. Mon père est un actionnaire ».

« Quand tu parles d’esclavage, tu penses aux personnes qui fabriquent nos vêtements, c’est ça ? chuchota-t-il en fronçant les sourcils. — Pas que, Sloann. Les commerces de cacao et d’huile de palme, par exemple, exploitent beaucoup d’êtres humains. De l’huile de palme, il y a en a partout. Dans nos biscuits sucrés ou salés, nos pâtes à tartiner, nos biscottes, nos corn-flakes, nos plats préparés, nos soupes… C’est sans parler de la déforestation et de l’extinction de plusieurs espèces animales qu’elle provoque, mais ça, c’est une autre histoire. Il y a aussi de nombreux composants dans nos téléphones, nos ordinateurs, nos appareils photo… Tous ces minerais sont extraits par des gens, parfois des enfants, qui travaillent sept jours sur sept, dans des conditions effroyables et pour un salaire miséreux, qui leur permet à peine de se nourrir. Sloann roula sur le dos et expira profondément en se tenant la tête à deux mains. 
— Tout ce dont tu me parles, je m’en sers ou j’en mange quotidiennement, Aëlle". 

"Les gens, quand ils font leurs courses, ne pensent qu’à leur porte-monnaie. Ils ne voient pas la chaine de fabrication qu’il y a derrière le produit, la destruction de vies humaines et de notre planète ou la maltraitance animalière. Pourtant, c’est quoi, quelques euros supplémentaires pour protéger la Terre ou encourager le commerce équitable, par exemple ? C’est simplement un choix de consommation : les gens ont tous le dernier I-Phone, mais achètent le poulet à trois euros le kilo pour faire des économies. Alors que ce poulet a vécu toute sa vie dans une cage minuscule, n’a jamais vu la lueur du soleil, a été gavé de maïs OGM, les pattes trempées dans de la Javel pour une question d’hygiène… Je ne te parle pas des conditions d’abattage, il a certainement été électrifié, puis ébouillanté vivant pour retirer ses plumes et enfin, on l’a décapité. Après, on avale ça et évidemment, ça n’a pas un goût super développé et ça ne nous nourrit pas correctement. On ne se doute même pas qu’on s’empoisonne, qu’on bouffe des OGM, des pesticides et de la viande emplie de souffrance".

"— Si tu m’avais parlé de cela en ces termes il y a un mois, j’aurais éclaté de rire, assura-t-il, une pointe de culpabilité dans la voix. Je t’aurais traitée de hippie utopiste. Maintenant… j’ai saisi que simplement faire attention à ce que je consomme, c’est déjà respecter notre planète et les êtres vivants qu’elle abrite".

« Presque tout mon mobilier (bureau, table basse, sommier…) est en bois exotique. Déforestation, extinction des animaux vivants dans ces forêts, transport qui participe au réchauffement climatique… J’ai juste l’impression de ne plus pouvoir vivre normalement. C’est sans parler de mes draps, de ma couette ou de mes vêtements. Partout, je vois la maltraitance humaine que ma consommation a produite. Comment en sommes-nous arrivés à nous borner aux produits finis sans penser à leur origine ? Comment avons-nous pu nous couper à ce point-là de l’ensemble de la production ? Si nous savions, nous n’achèterions pas, ou différemment. Donc l’économie mondiale diminuerait. Donc tout notre système s’écroulerait. Est-ce aussi simple ? Est-ce pour cela qu’il est difficile, pour un consommateur, de savoir d’où proviennent le tissu qu’il porte ou les céréales qu’il mange, et surtout, de quelle façon il a été élaboré ? ».

« Le problème est donc la base de la nature humaine : les gens, pour s’enrichir, sont prêts à détruire la terre, l’eau, l’air et les êtres vivants. Il n’y a plus de limite, à l’échelle planétaire. L’économie contrôle notre rapport au monde et à la nature. À la base, elle n’était qu’un outil pour satisfaire nos besoins. À présent, elle domine tout. Un peu comme le mental. Il est censé nous servir à réfléchir à un problème donné, mais il est devenu un véritable tyran. Peut-être que les deux sont liés ? Aëlle dit que les banquiers, les industriels, etc., agissent en fonction de leur raison (de leur mental) et sont complètement coupés de leur Être et de leurs émotions. Elle avance que puisque nous sommes tous reliés entre nous et à toutes les choses, faire souffrir des animaux ou notre planète devrait être insoutenable, mais certains le font quand même. Cette poignée de personnes est coupée de leurs émotions. Mais elles finissent toujours par s’exprimer, notamment par le corps. La maladie n’est donc jamais loin. Ce n’est peut-être pas pour rien que la plupart des Grands de ce monde ont tous subi des pontages, ou ce genre d’opérations, très jeunes ».


Sept scandales que Monsanto aimerait qu'on oublie

5#-Eveil spirituel : Quand Aëlle évoque le fait qu’elle voyait les auras des gens quand elle était enfant, vous vous doutez bien que nous atteignons ici un stade supérieur de l’éveil, à savoir celui de la compréhension qu’il existe un monde invisible dont beaucoup d’entre nous n’avons pas conscience. Je ne vais pas m’étendre trop longtemps sur le sujet car il est plutôt complexe et immense (vous n'avez qu'à lire mes chroniques sur les livres de médiums...) mais il faut bien reconnaître que de plus en plus de gens s’éveillent, se font entendre, grâce aux réseaux sociaux et Youtube, notamment, qui est une porte ouverte à toutes les opinions et qui permet de donner la parole à tout le monde, ce qui n’était pas le cas il y a à peine une décennie (et oui, Youtube n’est pas si vieux que cela, même si on a parfois l’impression qu’il a toujours fait partie de nos vie…).

« — Je voyais les auras, quand j’étais petite. Ses traits accusèrent son étonnement. 
— Tu sais ce que c’est ? 
— Non. 
— C’est une sorte de halo que chaque être vivant a autour de lui. Il change de couleur en fonction de l’émotion de la personne, s’agrandit ou diminue… Bref. Comme je les voyais, je pensais vraiment que c’était normal, que tout le monde les observait ! Donc quand je dessinais mon père ou ma mère, ou n’importe quelle autre personne, je crayonnais toujours un cercle de couleur et de forme variable autour. C’était vraiment naturel et à la maison, ma mère ne m’avait jamais paru choquée. Mais arrivée à l’école, ça s’est passé complètement différemment. Je triturai soudain le tissu bouffant de ma robe grise, encore embarrassée et blessée par ce souvenir. 
— Ils se sont moqués de toi ? 
— Tu n’as pas idée comme les gosses de trois-quatre ans peuvent être méchants entre eux. Leur comportement ne reflète que l’intolérance de leurs proches, en réalité, soupirai-je en plongeant une fois de plus dans ses prunelles. 
— Le conditionnement familial et culturel, c’est ça ? J’approuvai d’un mouvement de tête. 
— Même la maitresse me considérait à part, c’est pour te dire ! J’étais jeune, pourtant, je me souviens d’une scène très précisément… C’est même mon premier souvenir, en fait. Enfin bref, l’humiliation parce que tu ne vois pas les choses du même œil que les autres, je connais. J’en ai même été traumatisée, lâchai-je amèrement. L’amertume remonta un goût de bile acide dans ma gorge. 
— C’est… c’est ta blessure d’Humiliation ? m’interrogea Sloann d’une petite voix embarrassée. 
— Ça m’en a tout l’air, admis-je en soupirant. Après tout, peut-être bien que tu l’as réveillée hier… Je pensais que c’était plutôt celle du Rejet, parce que je l’ai vraiment ressenti comme tel. Mais bon, les blessures peuvent se combiner entre elles… Il acquiesça et me lança un petit sourire, comme pour me demander pardon. 
— Tu les vois encore ? Les auras ? Je secouai négativement la tête. 
— Au cours de ma deuxième année de maternelle, à l’école Montessori, j’ai arrêté de les dessiner, progressivement. Pourtant, personne ne s’est moqué de moi, là-bas. Le professeur et l’éducatrice me complimentaient même sur mes jolis dessins colorés ! Je ne sais pas ce qu’il s’est passé, confiai-je en recommençant à torturer le morceau de tissu recouvrant mes jambes. Je ne sais pas si ce sont les moqueries et le rejet des autres qui ont fait disparaitre mon don, ou si ça se passe ainsi dès que l’on grandit. 
— Il doit toujours être là, quelque part, commenta Sloann, les sourcils froncés par la réflexion. Un don ne disparait pas. Je haussai les épaules en signe d’ignorance et d’incertitude ».

« Aëlle me donne cette sensation-là. Avec elle, je crois que vivre en paix avec l’Univers est possible. Je n’ai qu’à la contempler s’illuminer de joie pour un rien pour en être persuadé. « En paix avec l’Univers », non, mais franchement ! Jamais je n’aurais cru écrire cela un jour. Et y croire, en plus, quelque part au fond de moi ! C’est surtout ce détail qui me scotche. Des notions dont je me moquais me paraissent aujourd’hui… pas si bêtes que ça. Je suis en totale contradiction avec moi-même. Lorsqu’elle m’a proposé d’aller manifester, demain, mon premier réflexe a été de ricaner intérieurement et de me dire que tout cela ne me concernait pas. Puis j’ai perçu une petite voix au fond de moi qui me poussait à y aller. À me battre pour elle et pour moi, pour les générations futures, pour qu’elles ne soient pas formatées par les multinationales. Comme si ce combat se révélait primordial ».

« Tu savais que les atomes qui nous composent sont les mêmes que ceux des étoiles et que toutes les autres choses qui nous entourent, proches ou lointaines ? Au lieu de comprendre que nous sommes tous reliés les uns aux autres, nous nous plaçons en tant qu’Êtres Supérieurs. Du coup, on se croit le droit de tout détruire. De breveter la Terre, ricanai-je. De maltraiter des animaux parce qu’ils sont soi-disant inférieurs à nous. De maintenir des populations à l’état d’esclaves parce qu’ils sont moins riches financièrement, donc encore une fois, inférieurs… »

7#-La romance : Rien n’a été simple dans cette histoire d’amour, surtout du côté de Sloann, qui, comme un mec de 18 ans qui a toujours tout eu dans sa vie, on peut dire qu’il en a sacrément fait baver à notre jolie héroïne qui a dû s’accrocher ! Attention zone spoilers ! Cliquez sur le mulot et passez le texte en surbrillance ! Je dois dire que le passage où Aëlle est obligée de changer les draps de Sloann qui vient juste d’avoir des relations sexuelles avec Stella, la fille qui est censée devenir sa future épouse (union programmée par leurs parents, pour une alliance financière…) m’a retourné le cœur et les tripes ! Au début, j’avais vraiment cru qu’il n’aurait pas osé faire cela, tout en sachant qu’Aëlle était quelque part dans la villa en train de travailler…..Même si Sloann a des arguments pour sa « perte de contrôle », il n’empêche qu’il a été décevant plus d’une fois avec Aëlle. Son manque de maturité affective est vraiment flagrant à ce moment-là. Plus d’une fois, cela va être les montagnes russes émotionnelles pour Aëlle qui va en prendre plein la gueule pour pas un rond ! (je pense aussi à la fois où une copine de la petite sœur de Sloann va se vanter des prouesses sexuelles du jeune homme qu’il aurait eu avec elle…). Bref, Aëlle a eu du courage de s’accrocher surtout que, finalement, elle avait toujours à ses côtés son meilleur ami Nèdji pour la réconforter, qui était certainement plus le type d’homme qui aurait correspondu à ses valeurs….Malheureusement, on ne choisit pas de qui on tombe amoureux « The heart wants what it wants » comme le chante si bien Selena Gomez, et ce qui est sûr, c’est que le cœur d’Aëlle voulait Sloann….Et lui aussi, il était amoureux d’elle, tout en la rejetant ou en la faisant souffrir par des humiliations franchement pas cool…

« — Je m’appelle Aëlle, je suis la fille de Lyne, la personne qui s’occupe de ton linge. Ma mère est à l’hôpital, je la remplace exceptionnellement ce soir, expliquai-je aussi posément que je le pouvais. Et je sais que je fais peur à voir, mais je vais bien, donc arrête de m’examiner comme ça, s’il te plaît. Je séchai promptement mes larmes. Il rougit et se détourna, honteux, puis s’assit sur le deuxième petit fauteuil à ma gauche, dans l’angle de la pièce. 
— Je veux juste un truc contre la douleur… repris-je dans une supplique. 
— C’est dans la salle de bain. Il désigna la porte à côté de lui. Une seconde de flottement plus tard – je croyais qu’il irait –, je me levai et sautillai jusqu’à la salle d’eau. Il se redressa subitement et m’enjoignit de me rasseoir, il s’en chargeait. Manifestement, il n’avait jamais servi personne et seuls mon état déplorable et ma grimace douloureuse l’avaient contraint à ce geste de gentillesse ».

6#-Ode à la nature : Etant une grande amoureuse de la nature, je ne peux qu’être touchée par tous ce qu’Aëlle fait découvrir à Sloann….Tout d’abord il y a cette randonnée avec baignade dans la rivière et nuit sous le ciel étoilé. Je suis touchée par les propos tenus par les deux jeunes gens car moi aussi je les ai ressentis un jour. Je me souviens notamment d’une nuit de début août, il y a quelques années, où mon mari et moi, nous nous étions installés dans le jardin pour regarder les étoiles filantes qui étaient très nombreuses à cette époque de l’année (allongés dans l’obscurité sur des transats avec une couverture sur nous, je vous conseille !)….Au bout d’un moment, mon émerveillement s’était un peu transformé en inquiétude, de voir tous ces astres qui bougeaient dans le ciel….Et si l’un d’eux percutait la Terre, et si l’un d’eux était un ovni ?....Le ciel étoilé a toujours été pour moi synonyme d’infini, d’immensité, de liberté et d’évasion. Je me souviens aussi, dans mon enfance, quand on repartait en pleine nuit de notre chalet de location (on partait en vacances tout le mois de juillet, dans un chalet à la montagne sans télévision), et j’ai encore la sensation de l’air frais, les petits cailloux qui crissent sous mes baskets de gamine de l’époque, et cette immense voûte sombre au-dessus de moi parsemée d'étoiles.... J’ai souris dans le livre quand Sloann apprend à utiliser une tronçonneuse avec le beau-père d’Aëlle. Moi aussi, j’ai touché ma première tronçonneuse l’année dernière, pour couper du bois dans mon terrain. Et cette année, il y a quelques semaines, j’ai posé mes premiers barbelés sur des poteaux de clôture ! Pour une citadine, secrétaire de métier, je suis fière de moi ! Tout le monde n’a pas la chance de faire cela ! (car c’est assez complexe de fixer des barbelés, il ne faut pas croire !). Evidemment, quand Aëlle emmène Sloann au cinéma pour voir « Demain » de Cyril Dion et Mélanie Laurent…..Devinez qui est allée voir ce film au cinéma aussi (et qui l’a adoré), et bah c’est bibi !!!! Oh oui, mon mari et moi, nous étions ressortis du cinéma le cœur léger et des idées pleins la tête (et par la suite, nous avons acquis notre terrain pour faire de la permaculture…). Et petite confidence, quand Aëlle dit qu’elle se sent bien après avoir fait des câlins aux arbres, je vous confirme, cela fait un bien fou ! Souvent, je me demande comment font les gens qui ne vivent qu’au milieu du bitume en ville…..Comment ne pas péter un plomb quand on n’a aucune nature autour de soi ? Certaines personnes vivent totalement hors-sol et après, il ne faut pas s’étonner qu’ils soient déconnectés de la réalité, de la VRAIE VIE…..



On attache les barbelés autour du potager placé au début de notre terrain

Au milieu de la rivière qui traverse notre terrain (je regardais une sangsue sous un cailloux)

Hervé l'orvet (rassurez-vous, je l'ai relâché après la photo !)

« Je considérais Lennie comme mon père, il m’élevait depuis mes quatre ans et m’avait transmis un nombre incalculable de savoirs, et surtout, l’amour de la terre. Spécialisé dans la permaculture et la construction écologique, je comptais bien suivre ses traces ».


DEMAIN Bande Annonce (Mélanie Laurent - 2015)


« C’est pour ça que je voulais t’emmener ici.
— Pourquoi ?
— Pour le ciel. C’est à cet endroit-là que j’ai pris conscience de ma minuscule existence sur cette planète et dans l’Univers. C’est ici, sous ces étoiles, que j’ai réalisé que je suis locataire de la Terre, et à quel point je ne suis rien d’autre qu’un animal qui vit sur Elle. Elle, âgée de milliards d’années… Nous, les êtres humains, on achète des lopins de terre, comme si la planète nous appartenait… Ça doit nous rassurer, dans le fond. Mais on n’a pas compris que c’est nous, qui appartenons à la Terre, et non l’inverse. C’est Elle qui nous a créé en nous fournissant des atomes et une atmosphère propice à notre développement. C’est Elle qui vit depuis tellement longtemps qu’il m’est difficile de concevoir son âge. Nous… nous, nous ne sommes que de passage. On a tendance à l’oublier, mais notre planète a abrité beaucoup d’espèces avant nous, puis les a fait mourir. C’est son cycle de vie. Les êtres humains, – je ne parvenais plus à m’arrêter, tant partager, dans un murmure, cette réalité avec Sloann, me soulageait – nous nous pensons trop intelligents pour subir une extinction de masse, mais vois le nombre d’astres qui brillent au-dessus de nos têtes. Réalise la taille de notre planète, et de notre taille à nous, de notre durée de vie comparée à ces milliards de points lumineux et à la Terre… Sérieusement, tu crois vraiment que nous maitrisons quoi que ce soit dans le cosmos ?
— Tout ce que tu dis me fait flipper, Aëlle ».

« C’est quand je me suis aperçu de ça que j’ai senti, au fond de moi, qu’être enfermé dans du béton me coupait de quelque chose de vital. Cette vague sensation de manque, si ténue et habituelle que je ne m’en rendais pas vraiment compte et qu’inconsciemment, je la chassais d’un geste exaspéré de la main, a été comblée par la vue d’un ciel d’encre couvert de milliards d’astres. Je me suis gavé de leurs lueurs bleues, rouges ou blanches. C’est après que j’ai pris conscience de ma sensation de plénitude. Je me tenais exactement à l’endroit où je devais être. Les larmes ont perlé, tellement je me sentais bien. J’Étais ».

Y a-t-il une vie avant la mort? Pierre Rabhi at TEDxParis 2011

7#-Un plaidoyer pour éduquer différemment les enfants : Dans la mesure où nos héros, quand ils se rencontrent, sont à quelques semaines de passer le bac, évidemment, l’école, ou plus précisément l’éducation, est l’un des sujets principaux du livre (d’autant plus que dans cette histoire, le gouvernement veut privatiser l’Education Nationale, ce qui conduit à des manifestations de lycéens, auxquelles participe activement notre héroïne, Aëlle). Je suis totalement d’accord avec Aëlle (et l’auteure, du coup, puisqu’elle exprime ses pensées à travers son héroïne) et je pense que notre système éducatif va mal. Qu’il pousse les enfants à la compétitivité, à la raison du plus fort. Aëlle explique d’ailleurs avec beaucoup de clarté ce qu’est la « constante macabre »….En même temps, il faut bien comprendre que l’école publique de la République éduque simplement les enfants à faire face à la réalité de notre société où la compétitivité et le stress sont devenu « normaux » et ordinaires (il suffit de voir le nombre de gens qui font des burn-out ou qui prennent des médicaments pour tenir le coup au boulot…). C’est le cercle infernal, le serpent qui se mord la queue.  Je sais qu’il existe des écoles différentes, Montessori et autres, comme par exemple, « La ferme des enfants » de la fille de Pierre Rahbi, Sophie, et c’est sûr qu’on a vraiment envie d’y voir s’épanouir nos enfants, mais ces enfants-là, après, quand ils sont « jetés » dans la fosse du monde réel, une fois adultes, que deviennent-ils ? Aëlle l’admet elle-même, après la primaire à Montessori, elle est arrivée dans un collège « normal » et du coup, ça a été le choc, et le problème d’adaptation. En même temps, il ne faut pas se leurrer, la majorité des enfants qui sont dans des systèmes d’éducation « alternatifs » ne vont pas devenir des adultes qui vont travailler à la chaîne à Renault ! Ce sont des enfants qui ont grandi dans une famille dont les parents sont déjà « hors système », des gens qui refusent de « rentrer dans le moule » et qui espèrent une vie meilleure pour leurs enfants que de pointer comme employé dépressif chez France Télécom…. Après, tout est une question de choix et de point de vue. On peut vivre en marge de la société en étant quasi autonome au niveau de l’argent, mais j’imagine que les parents d’Aëlle ne partent pas tous les ans au ski à la montagne l’hiver et aux Antilles l’été….Mais en même temps, les ouvriers payés au SMIC non plus, vous me direz…..Vouloir le meilleur pour son enfant est légitime mais il faut bien comprendre que la réussite professionnelle ne sert à rien si on est déprimé tous les dimanches soirs rien qu’à l’idée d’aller bosser le lundi matin…..Si un gamin adore travailler le bois, il n’y a rien d’humiliant de lui faire faire un Bac pro de menuiserie plutôt que de le pousser absolument vers un Bac scientifique (parce que ça fait bien de dire à tout le monde, mon fils fait un bac scientifique)….Je pense qu’il y a quelque chose de pourri dans les mentalités actuelles de la société qui nous met tous en compétition et cela, dès l’enfance (d’ailleurs, il me semble que c’est toujours la Corée du Sud qui a le meilleur niveau d’études des enfants, mais qui a aussi le plus gros record des suicides des adolescents qui sont poussés sans cesse à la réussite scolaire, à donner des notes satisfaisantes à un professeur qui n’est pas toujours impartial dès le début….). Il y a aurait aussi des choses à dire par rapport au Bac, cet examen de quelques jours qui « conditionne » ta vie future et qui n’est pourtant qu’un foutu bout de papier mettant en lumière tes capacités à tel jour J…..Il suffit que tu ais la grippe au moment du bac, avec le cerveau embrumé, ou le stress insurmontable de parler en public aux épreuves orales et hop, tu rates tes examens et tu es classé dans la catégorie des loosers alors que tu es quelqu’un « d’intelligent » dans la vie de tous les jours mais que tu as juste eu un coup de mou au moment où il ne le fallait pas…..Personnellement, j’ai passé mon bac en 1996 et bien, je dois vous dire que je ne me suis pas pris la tête ! j’ai juste étudié ce qu’il fallait pour l’avoir, mais l’histoire des mentions « très bien », rien à foutre !!!!! (hé hé hé !).

« J’avais effectué toute ma maternelle et ma primaire dans une école Montessori. Un lieu où chacun et chacune assimilaient les connaissances à son rythme, sans aucune compétition ni aucune note, parce que l’intelligence demeure unique et qu’il est donc impossible de l’évaluer justement. L’apprentissage était un jeu. J’ai appris à compter avec des boules de neige et en construisant des bonshommes. Grâce à cette méthode, j’ai lu à quatre ans, mais j’ai effectué mes premières additions à sept. Tous et toutes n’étaient que respect et bienveillance. En arrivant en sixième, dans une classe de trente préados alors que je n’avais connu que des groupes de dix avec deux enseignants, j’ai rapidement compris la chance que j’avais eue et comme il me serait pénible de poursuivre mes études de cycle secondaire dans une telle ambiance ».

« Cette nouvelle réforme n’est qu’un moyen de nous enfoncer un peu plus dans le capitalisme, alors que ce système détruit la terre et ses êtres vivants.
— Je ne vois pas en quoi la privatisation de l’éducation joue un rôle dans la soi-disant destruction qu’engendre le capitalisme, réfuta-t-il en croisant les bras sur son pull Ralph Lauren gris clair.
— Les multinationales, qui sont dirigées par une petite dizaine de privilégiés, détruisent les ressources et exploitent des milliards de personnes, et la France n’est pas épargnée, il n’y a qu’à voir nos conditions de travail dégradées dans tous les secteurs. La Chine commence même à délocaliser chez nous, c’est pour dire ! L’avenir c’est les enfants. Les enfants reproduisent les valeurs de leur éducation, parfois sans s’en rendre compte. Privatiser l’enseignement, c’est remettre l’éducation des générations futures ; et de nous-mêmes, d’ailleurs, vu notre âge ; entre les mains de personnes aux valeurs… ignobles. Je ne trouve pas d’autre terme, soupirai-je en secouant la tête de dégoût ».

« — Tu sais, nous sommes pris dans les Grandes Écoles en fonction de nos notes, expliqua-t-il avec sérieux. C’est le meilleur qui accédera à la meilleure école et donc qui pourra se faire les meilleurs contacts pour plus tard. Et franchement, la compétition créée grâce aux notes nous booste à nous dépasser, à donner toujours plus de nous pour accéder au sommet du pouvoir. Je suis au lycée du Sacré Cœur, ça ne se passe pas comme ça, au lycée public ? s’enquit-il, curieux. Et puis, ajouta-t-il rapidement, la plupart d’entre nous ont déjà eu recours à un professeur particulier. J’acquiesçai. L’individualisme et la rivalité semblaient encore plus normalisés dans son établissement que dans le mien ».

« Donc : l’école est censée créer de l’égalité, mais à la fin, on se rend compte que ce n’est pas du tout le cas. Si l’on ne se conforme pas aux codes sociaux, on ne peut pas accéder aux études supérieures (puisqu’il faut le bac). Sachant que le savoir critique s’apprend essentiellement durant le cycle des études supérieures, toute une partie de la population se retrouve ainsi privée d’un accès au Savoir. Nous sommes un des seuls pays à fonctionner ainsi. Nos voisins de l’Union européenne nous prouvent pourtant qu’il est possible de faire autrement !   Moi qui voulais dégager des arguments clairs contre cette histoire de « constante macabre », je n’en trouve pas. Après avoir effectué quelques recherches sur internet, je me rends compte que le phénomène est connu et documenté. Alors pourquoi cette méthode de notation individuelle reste-t-elle de rigueur ? Pourquoi, puisque des écoles alternatives comme celle d’Aëlle font leurs preuves depuis des années, le système reste tel qu’il est ? Je me mets à poser le même genre de questions qu’Aëlle ! Je n’avais jamais vu le mode de fonctionnement de l’école et des industries de cette façon. Aëlle a éclairé ma réalité sous un jour nouveau, et assurément, ce que j’y découvre me dégoute. Enfin, je ne peux m’empêcher de penser que ce n’est peut-être pas si effroyable que cela… Après tout, les chercheurs sur le sujet peuvent se tromper. Des expériences peuvent être biaisées involontairement, voire volontairement ! Tout est une question d’interprétation… ».

Ce que je n’ai pas aimé dans ce livre :
Je n’ai aucune vraie remarque négative à apporter à ce livre, à part peut-être deux détails qui ne sont pas des défauts en soi mais qui me posent question :

1#-La grande maturité d’Aëlle : A certains moments, dans le récit, j’ai trouvé que notre héroïne avait un raisonnement un peu trop mâture pour une jeune fille de 17/18 ans. Elle est très souvent dans l’analyse de ses émotions. Alors, certes, Aëlle n’a pas reçu une éducation conventionnelle (que ce soit avec sa famille ou lors de ses premières années d’école avec le système Montessori), du coup, comme je n’ai pas de point de comparaison dans ce sens, peut-être que c’est une manière de penser et de voir la société « normale » pour les adolescents comme Aëlle, je ne sais pas…..En plus, moi, j’avais 17 ans en 1995, Mitterrand était encore président, Chirac allait être élu en mai. Nous n’avions pas de téléphones portables ni internet. Nous ne suivions les actualités que par les médias standards et ce qu’ils voulaient bien nous dire….En 2018, les choses sont différentes et il est certain que les adolescents de maintenant en savent plus que nous au même âge (ou, en tout cas, ont la possibilité de s’informer se cultiver rapidement et facilement grâce à internet….). Bref, finalement, je n’ai rien à reprocher à la manière de penser d’Aëlle, bien au contraire, puisque j’ai à peu près les mêmes idées qu’elle. Sauf qu’à la différence d’elle, je ne tricote pas encore mes propres pulls !

2#-Et après ? Comment vont évoluer nos deux héros ? : L’histoire narrée par l’auteure se déroule sur une période de quelques mois et finalement, nous ne savons pas si nos deux héros vont arriver à atteindre leurs objectifs et s’ils arriveront à en vivre surtout ! Puisque nous ne les voyons pas dans leur vie d’adultes ! Le message idéaliste propagé dans ce livre est certes, très inspirant et positif, mais comme il est novateur, est-ce qu’il est vivable sur la durée ? Je ne sais pas si c’est dans les projets de l’auteure mais il serait intéressant de voir un jour une suite à ce livre, de retrouver Sloann et Aëlle quand ils auront 30 ou 40 ans….Comment vivront-ils à ce moment-là ? Bien évidemment, je suis bien consciente que si l’auteure écrit ce livre maintenant, ce ne pourra être que de la science-fiction car très franchement, qui peut savoir de quoi l’avenir sera fait ? Personnellement, je n’arrive même pas moi-même à me projeter dans ce que pourrait être ma vie dans vingt ans. Je suis née en 1978 et j’ai passé mon enfance avec des films où on imaginait l’an 2000 avec des voitures volantes et des pilules en guise de nourriture. GROSSE ERREUR ! On parlait à ce moment-là de la guerre froide, du trou dans la couche d’ozone et du sida. Quand j’étais enfant, jamais je ne me serais imaginée qu’une ouverture sur le monde comme Internet pourrait exister. A l'heure actuelle, en mai 2018, je n’utilise pas encore de smartphone (je n'ai qu'un téléphone à clapet qui sert à....téléphoner et envoyer des sms) car finalement, je trouve que cela ne sert à rien, c'est du superflu, si on a déjà un ordinateur à la maison….Pourquoi se connecter dans la rue ? Pourquoi appeler des gens au téléphone dans la rue ? La rue, c’est fait pour flâner, regarder les nuages, les fleurs, les gens qui nous croisent. Maintenant, tout le monde marche la tête baissée sur son « 2ème cerveau » dans la rue, dans les restaurants, dans les repas de famille, tout le monde a son smartphone posé à côté de son assiette…ca fait pas un peu pitié, non ? Mais c’est devenu la norme….Bref, je m’égare….Quoi qu’il en soit, j’espère que le monde tournera dans le sens des idées d’Aëlle, que notre monde sera plus propre, plus respirable, moins peuplé d’animaux d'élevage destinés à fournir le  rayon viande des hypermarchés, que la terre ne sera plus polluée et débarrassée de ses substances vitales (comparez le sol d’un champ d’agriculture « industrielle » et le sol d’un champ où se pratique la permaculture….). Cela dit, peut-être que dans 20 ans, nous serons tous morts, remarquez, à cause d’une explosion nucléaire qui aura balayé la majeure partie de l’humanité et rendu stérile les survivants, mais après tout, on l’aura bien cherché et ce seront les rats qui domineront le monde (ou les Reptiliens, yek yek yek….). L’avenir nous le dira !

Pour conclure, j’ai vraiment passé un moment très fort de lecture avec L’Eveil, qui porte bien son nom, même si personnellement, j’étais déjà consciente de tous les enjeux décrits dans ce livre concernant le sort de notre futur à tous. L’auteure Iléana Métivier parvient à faire partager ses idées avec des arguments imparables, à travers les paroles prononcées par son héroïne, Aëlle, une jeune lycéenne révoltée contre le système toujours plus absurde dans lequel nous vivons. Ses discussions avec Sloann, un jeune homme riche destiné à une carrière d’élite, sont enrichissantes et prouvent que n’importe qui peut changer d’idées et ouvrir les yeux même si cela conduit à certains choix et donc, à des renoncements. Certes le sujet d’origine de révolte évoqué au début du livre, qui va mener nos deux héros à se rencontrer, est pour le moment « inventé » (à savoir des manifestations contre la privatisation de l’Education Nationale) mais la manière dont cela est géré par l'Etat, les forces de l’ordre et la presse fait écho à ce que nous vivons actuellement en France ou ailleurs dans le monde...L’auteure nous fournit énormément d’arguments en faveur d’un éveil des consciences grâce à des mots clé (ex : constante macabre, permaculture, bulle spéculative, Monsanto…) et des références à des films documentaires ou des auteurs de livres. Quand Aëlle conseille telle ou telle lecture à Sloann, c’est aussi l’auteure qui nous conseille, à nous lecteurs, de jeter un coup d’œil sur les références citées et c’est vraiment une très bonne idée de sa part. Plus qu’une romance, ce livre est une œuvre interactive et inspirante qui nous laisse le choix, à nous lecteurs, de faire nos propres recherches, nos propres cheminements si l’on a été touché par le récit et si l’on partage ses idées de changement de la société. Quant à la romance entre Sloann et Aëlle, elle est aussi très belle et très touchante, même si elle est semée d’embuches car évidemment, ce n’est pas facile pour notre héros de remettre en cause son éducation bourgeoise et élitiste imposée par son père autoritaire. Cette lecture a été un très gros coup de cœur pour moi, je vous la recommande évidemment à 100 % !!!



« — Tu sais, être actionnaire permet de participer à la marche du monde. Plus il y a d’actionnaires français dans les industries internationales, plus la France pèse lourd dans la balance décisionnelle mondiale. Sans parler que le marché libre évite les guerres. On a tellement à perdre, à présent qu’on investit dans le monde entier… Alors, qu’est-ce que tu reproches à notre système actuel ? J’éclatai de rire tout en repassant un chemisier de Pearl, la mère de Sloann. Sa coiffeuse et elle se trouvaient dans le salon, de telle sorte que mon ami, exceptionnellement, me tenait compagnie en ce mardi soir dans la suite parentale. 
— Mis à part les guerres visant uniquement à piller les richesses économiques des autres pays ? La destruction de notre planète, sans laquelle nous ne pouvons pas vivre, me parait être un premier grief justifié. Sloann soupira, singeant l’exaspération profonde, et s’accouda sur ses genoux en relevant la tête dans ma direction. Un rayon de soleil le nimba, faisant ressortir le côté auburn de ses cheveux que je n’avais jamais remarqué.
— On ne fait pas la guerre dans le seul but de nous enrichir. Nos politiciens n’envoient pas des hommes se faire tuer pour ça. 
— Je t’en prie Sloann. Tu es suffisamment curieux pour te pencher sur l’Histoire et la géopolitique. Regarde les points de conflits, puis l’histoire de la France avec ces pays ainsi que leurs ressources ».


2 commentaires:

  1. Merci pour cette super chronique ! Je suis ravie que "L'Éveil" t'ait plu à ce point ! =D

    Je comprends ton engouement pour la permaculture, qui au final devient presque un mode de vie plutôt qu'une "simple" façon de cultiver notre terre. C'est beau et encourageant de constater que nous sommes de plus en plus nombreux et nombreuses à vouloir vivre en harmonie avec notre si belle planète !

    Si à tout hasard tu es du côté de Pierre-Bénite samedi prochain (le 26 mai 2018), je participe au Salon de l'Auto-Édition. Ce serait super de pouvoir s'y rencontrer !

    Encore merci pour tes mots et tes partages, qui me vont droit au cœur,

    Iléana

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    1. Coucou Iléana,

      Je t’en prie, c’est normal ! Ton livre est vraiment très bon, avec de bonnes idées, des pistes de réflexion pour ceux qui se sentent en décalage par rapport à notre société actuelle et qui voudraient changer de perspective de vie…. Il n’y a pas à dire, mais un peu de nature dans nos vies, c’est déjà beaucoup pour le moral. Je te souhaite plein de succès au Salon de l’Auto-Edition samedi 26 mai mais ce sera sans moi car Pierre-Bénite, c’est un peu loin de ma Normandie ! ;-)

      Vive L’Eveil et vive la permaculture ! ;-)

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